Jacques HM Cohen 26 10 223
Sur les ondes de RCF: LIEN
Avec nous par téléphone, on retrouve le Professeur Jacques Cohen pour sa chronique d’actualité. Bonjour Jacques.
Bonjour.
Le titre de votre chronique est éloquent, un jour : Gaza en France, la question est posée. Avant même de s’intéresser au cas français, Jacques Cohen, on va quand même faire une photographie de ce qu’il se passe à Gaza actuellement, aujourd’hui où en sommes-nous, Jacques Cohen ?
Alors, il y a eu une incursion terrestre que beaucoup considèrent comme le début d’une intervention majeure. Je pense que ce n’est qu’un tout petit élément pour l’instant. Il s’agit de faire du Haussmann. Vous savez que le Baron Haussmann avait surtout fait des grandes avenues pour qu’on n’ait plus de problème de quartiers inextricables en cas d’émeutes et de guerre civile. Et bien, c’est ce qui est commencé, c’est-à-dire d’avoir des plates-formes de départ complètement dégagées, où on a tout ratatiné, et puis d’avoir des grands couloirs éventuels entre les deux, des grands couloirs qui permettent d’avoir des espaces dégagés et pour cela il faut tout détruire. C’est ce qui a été fait par les Américains à Mossoul, à Raqqa, à Falloujah. Et en plus il y a cette fois-ci ce qu’il n’y avait pas dans ces villes, la question des tunnels. Et celle des otages.
Alors les tunnels, on peut en partie les démolir avec des bombes, mais je crois que le plus simple, et ce qui finira par se faire, c’est d’employer des gaz modernes, des gaz lourds qui descendent dans les tunnels mais une fois la question des otages réglée positivement ou négativement hélas. Mais ce que je voudrais raconter aujourd’hui ce n’est pas tellement la question de Gaza qui va durer des mois, qui est une question très longue, mais c’est l’évolution de la situation française.
Alors comment on peut lier la situation de situation à Gaza avec la situation actuelle française, Jacques Cohen ?
On ne peut pas les lier parce que l’impression initiale c’est que Gaza a agi en France. Mais ce n’est pas cela, Gaza n’agit en France que comme révélateur. Comme révélateur d’une situation épouvantable, c’est-à-dire qu’une partie de la population française considère que massacrer les juifs, c’est tout à fait permis et soutient donc l’action des pogromistes du Hamas.
Comme à Kichinev en 1903, à Kiev en 1918 entre autres, à Lvov (Lvow, Lviv, Lemberg) en 1941 puis dans toute l’Ukraine, la Pologne et les pays Baltes, Et après guerre à Kiev en 1945, Kielce en Pologne en 1946….

Pogrom de Kichinev dans l’empire Russe ( province de Bessarabie ). Aujourd’hui Chisinau en Moldavie. Pour la première fois, le massacre est documenté avec des photos par les organisations juives de défense.
Et que nous ne sommes pas capables de mettre hors-la-loi immédiatement ces gens qui applaudissent un pogrom et sont donc des pogromiste en puissance..
Nous avons eu une politique j’allais dire de conciliation ou de tentative désespérée d’intégration après plusieurs étapes. En effet, l’intégration ce n’est pas tellement celle des immigrés récents. Notre problème, ce sont les 2ème et 3ème générations des migrations des années 60-70. qui sont donc tout à fait français. Et donc au moment de Charlie Hebdo, si l’affrontement avait été déclenché, nous aurions eu un noyau de cerise à éradiquer de 30 000 personnes. On a vu dans les émeutes de banlieue récentes, que nous sommes passés à environ 600 000 personnes sur des zones que les islamistes peuvent tenir comme zones libérées. C’est-à-dire où les lois de la République ne s’appliquent plus, où on détruit maintenant systématiquement les infrastructures de la République pour que les islamistes puissent implanter leurs propres structures sociales et imposer leur loi. Notamment aux femmes.
Le danger majeur, il n’est pas là. Parce que cela c’est une échelle que les États-Unis connaissent, qui est celle de ghettos. Le danger, c’est qu’il y a entre 5 et 10 millions de Français qui sont d’origine nord-africaine, moi y compris, et que pour une partie, ils sont bien sûr extrêmement hostiles aux intégristes et de fidèles défenseurs de la nation française, mais pour une autre, ils sont dans une zone grise. Et l’ambition des islamistes, c’est d’avoir une base qui soit autour de 5-6 millions qui leur donnerait un poids bien différent. Il s’agit de quitter des territoires géographiques pour conquérir une population sociologique. C’est-à-dire qu’après être passé d’un noyau de cerise de 30 000 au noyau de pêche de 600 000, il s’agit d’arriver à la noix de coco de 5- 6 millions, et la noix de coco c’est une guerre civile s’il y a affrontement. Pour l’instant les islamistes ne souhaitent pas l’affrontement et ils continuent à progresser, ils n’ont aucun intérêt à l’affrontement brutal et immédiat. L’affrontement ne pourrait venir que de fractions radicales chez eux, totalement irréalistes, mais il faut savoir qu’elles existent et que cela peut se produire.
Car le principal problème c’est que nous avions depuis très longtemps donc une population liée à l’Afrique du Nord qui jusque-là était contrôlée, si je puis dire, par chacun des États, Maroc, Algérie, Tunisie. Et ces États ne s’entendant pas entre eux, rivaux, encadraient leurs populations sans unification bien sûr de leurs ressortissants.
On voit apparaître des courants qu’on pourrait dire internationalistes, qui eux visent de fait à unifier la Oumma, la communauté islamique. Alors ils sont concurrents, il y a des salafistes, il y a des gens liés à Erdogan, il y a les Frères Musulmans, etc. Mais, ils vont à peu près dans le même sens, un peu comme les différentes sortes de croisés au XIème et XIIème siècle. Et ces gens-là sont porteurs d’une idéologie moyenâgeuse. Ce n’est pas pour rien que je vous parle des croisades, et ils sont probablement le produit de la décomposition de ces pays et ils sont rejoints en plus par l’Afrique subsaharienne où l’influence islamique est maintenant totalement apparente. Et ils auront bientôt un grand califat en-dessous du Sahara qui sera riche en plus des liens en France du Mali par exemple, et qui va poser des problèmes majeurs également. Car nous ne pouvons pas indéfiniment laisser s’implanter ces gens-là et le prix à payer sera de plus en plus cher, le prix à payer pour affronter et marquer un coup d’arrêt sera de plus en plus cher.
On voit d’ailleurs de façon, si j’ose dire, un peu risible, que les politiciens de droite et d’extrême droite ne prennent pas non plus la mesure du phénomène. On parle d’expulser quelques binationaux arrêtés parce qu’ils ont déjà été délinquants et puis leurs pays ne donnent pas de visa consulaire et ils restent là quand même comme la plupart des autres.
Et bien malheureusement ce n’est pas l’échelle du problème. L’échelle du problème c’est que tout individu, qui par exemple estime que les pogroms du Hamas c’est très bien, devrait être embastillé et ne devrait pas en sortir tant que son pays d’origine s’il est étranger, ou un pays d’accueil, ne veuille de lui. Ou s’il reste français, il reste embastillé. Or cela veut dire des dizaines de milliers, cela veut dire donc des camps. On a déjà fait de l’internement administratif sous De Gaulle, cela concernait l’OAS justement. Cela a évité à des tas de gens de faire de grosses bêtises, qui ont fini à la fin de la crise par pouvoir se réinsérer dans la société française, ce que je souhaiterais aux islamistes actuels si on s’occupe d’eux préventivement. S’il faut attendre qu’ils aient tiré dans le tas, malheureusement il n’y aura pas tellement de solutions, autre que de les anéantir. Et donc cela c’est vraiment catastrophique. Donc je voudrais surtout souligner qu’il n’y a pas de perception dans la société française du risque de destruction d’une société évoluée par une société primitive ou du moins plus ancestrale et moyenâgeuse. C’est pourtant ce qui s’est passé en Irak ou en Iran et là heureusement l’Iran a des ressorts et le développement en Iran, malgré les embargos qui à mon avis sont stupides, commence à poser des problèmes à l’infrastructure religieuse, qui je l’espère un jour ou l’autre explosera sous l’effet du développement de la société. Chez nous, nous sommes dans une phase plutôt de régression et il y a donc à craindre que ces choses-là ne s’implantent durablement et ne nous mettent en péril. Vous voyez que je ne suis pas très optimiste aujourd’hui.
Effectivement, Jacques Cohen, on vous a connu plus optimiste. On aurait certainement aimé vous entendre un petit peu plus sur le sujet, mais comme vous le savez le temps sur l’antenne est toujours limité, certainement qu’on aura l’occasion d’en reparler sur l’antenne de RCF Franche-Ardenne.
Je le pense bien, et malheureusement je l’espère.
Et pour plus d’informations pour nos auditeurs, ils peuvent d’ores et déjà se rendre sur votre blog jhmcohen.com qui est toujours alimenté de commentaires complémentaires à ce que vous nous dites oralement. A très bientôt Professeur.
A très bientôt, même si quelques jours de retard dans les mises à jour du blog.
Mais vous êtes pardonné, vous rattrapez toujours cela très rapidement.
Merci, merci.