Jacques HM Cohen
28/11/2025
sur les ondes de RCF :
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Crise de l’eau, Téhéran sur la route de Babylone.
La chronique d’actualité avec le Professeur Jacques Cohen avec nous par téléphone. Bonjour Jacques.
Bonjour.
Merci d’être avec nous cette semaine pour évoquer la crise de l’eau, Téhéran sur la route de Babylone. On va donc aller faire un tour en Iran, Professeur, si on a bien compris.
Hélas, hélas, on va aller faire un tour en Iran dans des circonstances qui ne sont pas très agréables. Car il y a une sécheresse majeure, et une grande ville comme Téhéran, plus de 10 millions d’habitants, se retrouve à sec. Les barrages sont à sec également et dans à peine un mois, s’il n’y a pas de débâcle salvatrice, et bien il ne restera plus qu’à évacuer.
ines de Haranag
On va se retrouver dans une situation que l’humanité a connue lors des premières grandes villes en Mésopotamie, où après les crises hydriques, sous la forme des sécheresses et des modifications climatiques de moins de 8 000 ans, à moins de 10 000 ans. Et bien il a fallu évacuer purement et simplement Babylone et d’autres villes qui avaient été des jardins suspendus mais qui sont devenus des déserts hélas sablonneux. On a eu cela également récemment avec l’Arabie heureuse, avec l’Erythrée. Au début du 20ème siècle, il y avait encore de la forêt en Erythrée et on a vu à peu près 5 à 10 kilomètres par an cette forêt disparaître à l’époque de l’occupation italienne de l’Erythrée.
Et donc il y a un problème majeur et pourtant il y a des solutions qui ne sont pas développées pour l’instant. Car depuis Babylone on a fait des progrès, on sait dessaler l’eau de mer et là on en a pour un bout de temps si je puis dire.
Dessaler l’eau de mer parce qu’il y a une technique qui est dérivée en fait de ce que font nos reins pour épurer le sang et bien on peut par osmose inverse éliminer les sels et récupérer de l’eau. Alors cela prend de l’énergie parce que la base de l’osmose inverse, il faut de la pression. Et donc c’est faisable avec de l’énergie gazière ou pétrolière, c’est faisable aussi de façon solaire. Et on a un contraste frappant entre la situation d’impéritie des gardiens de la révolution et des Mollahs en tout genre en Iran qui vont bientôt devoir abandonner la ville, ce qui est quand même un comble, et la situation du Koweït et dans le Golfe et d’Israël d’autre part, qui est quand même l’exemple le plus frappant.
Israël, qui était confronté aussi à une crise de l’eau ,sur quinze ans, a mis en place un dessalage complet de toute sa production d’eau et est maintenant capable d’exporter. C’est en fait actuellement un accord un peu discret ou bien en veilleuse qui permet que la Jordanie récupère de l’eau produite par des usines de dessalage israéliennes et qu’ensuite ils payent en électricité solaire, ce qui fait un cycle totalement vertueux. Et pendant ce temps-là, les Mollahs, qui passent leur temps à envoyer des missiles à leurs voisins, sont incapables d’en faire autant. Il faut rappeler d’ailleurs que l’osmose inverse, c’est assez peu connu, mais c’est une spécialité française, c’est Veolia le leader mondial. Alors Véolia avec des faux-nezs différents quand les pays sont en guerre ou ne s’aiment pas, comme les pays du Golfe et puis Israël.
Mais le résultat, l’usine, c’est la même. Nous sommes capables de dessaler de l’eau de mer à un tarif qui est en dessous du tarif des stations d’épuration françaises. C’est quand même assez étonnant. D’autant plus que pour le cas de l’Iran, il y aurait une autre possibilité, c’est que Téhéran c’est entouré de montagnes. Et donc il y a un différentiel de pression et on peut très bien avoir de la pression sans avoir besoin de pompes, sans avoir besoin donc d’énergie ou avec beaucoup moins d’énergie que par exemple que pour les centrales israéliennes qui sont au niveau de la mer. On peut donc ainsi avoir un rendement particulièrement intéressant et un dessalage particulièrement économique. Il est assez net que les Israéliens depuis longtemps ont dû prévoir la situation et envisager des aqueducs pour venir de la Caspienne vers Téhéran ou même de plus loin, ou . Le seul problème c’est que cela ne se construit pas en trois jours, cela demande des plans progressifs bien étudiés, il faut monter aussi des quantités de cellules d’osmose importantes, mais tout cela est parfaitement réalisable.
Alors il y a des déclinistes passéistes écologistes qui considèrent que c’est très vilain de mettre de la saumure dans la mer, que de toute façon cela ne sera jamais une solution, mais ce n’est pas vrai. Alors que nous avons en France la même sécheresse en Ariège et en Pyrénées-Orientales, que par exemple en Espagne, il est vraiment dommage que l’on ne fasse rien pour prévoir des capacités qui permettront le maintien d’une agriculture, voire, si les choses s’aggravent dans quelques années, le maintien purement et simplement de la végétation dans cette région de France. C’est extrêmement dommage d’être technologiquement les plus avancés et d’être au point de vue mis en œuvre pour le moins non pro-réactif, mais véritablement à la traîne. Sans compter, comme on l’a vu dans l’exemple de l’Iran, de la carte géopolitique que représente le fait d’être capable de résoudre les questions de pénurie d’eau, c’est quand même une carte que les Israéliens, je pense, joueront un jour ou l’autre vis-à-vis de l’Iran, quand les gardiens de la révolution auront été balancés, et globalement c’est quand même une chose qui conduit à la paix. C’est quand même beaucoup mieux de partager l’eau que de partager les missiles.
Professeur Jacques Cohen, deux petites questions qui sont en suspens par rapport au développement que vous venez de nous proposer. Déjà par rapport à cette crise face à la sécheresse que traverse Téhéran, que va-t-il se passer pour les populations si jamais l’eau n’arrive pas ?
S’il n’y a plus d’eau, on revient à moins 8000 ans. Il faut se tailler, il faut sortir, il faut partir, il faut abandonner la ville. Il faut aller chercher l’eau là où elle est, c’est-à-dire près de la Caspienne, voire en Mer Noire. Ce qui est quand même un événement à l’échelle historique non négligeable.
cela, c’était la question par rapport à la population. L’autre question effectivement c’est que vous avez mentionné l’osmose inverse avec cette spécialité française. C’est quand même assez curieux que la France soit spécialiste dans un domaine, ait innové sur cette partie-là, et qu’elle ne l’utilise pas chez elle. Pourquoi utiliser cette technologie ailleurs plutôt que chez nous, Professeur Jacques Cohen ?
Et bien parce qu’il y a peut-être des dirigeants qui voient un peu plus loin que leurs échéances électorales, alors que chez nous on ne veut pas faire de peine aux écologistes déclinistes. Il y a des pays où justement on considère que c’est une très bonne chose, qu’il faut certes prévoir de diluer cette saumure avant de chasser les poissons, mais que c’est parfaitement réalisable, et on a au contraire un discours décliniste et masochiste disant : on va manquer d’eau, il faut économiser trois gouttes d’eau et puis de toute façon cela ne suffira pas, et après on arrive à toutes les visions de l’Apocalypse et à toutes les mortifications dont l’essence fondamentale est religieuse.
Et bien merci Professeur Jacques Cohen d’avoir répondu à nos questions dans cette chronique d’actualité. On retrouve plus d’informations comme d’habitude sur votre blog jhmcohen.com, et on vous dit à très bientôt Professeur.
À très bientôt, sauf sauf si la pluie tombe, on ne sait jamais.
