Ultra-fast Fashion: bei mir bist du Shein !

Jacques HM Cohen 15 03 2024

Sur les ondes de RCF: LIEN

La chronique d’actualité avec le Professeur Jacques Cohen avec nous par téléphone. Professeur bonjour.

Bonjour.

Et vous voulez nous parler d’une marque, on ne sait pas trop comment il faut l’appeler. Est-ce qu’il faut l’appeler « Chaïn », est-ce qu’il faut l’appeler « Chine ». Elle s’écrit SHEIN, chacun aura sa prononciation. Quoiqu’il en soit c’est une marque chinoise, photographie de cette marque, Jacques Cohen.

Et bien la marque Shein, « Chine » doit on dire parait-il en français, dont je croyais au début quand j’ai vu les premières affiches qu’il s’agissait du mot yiddish « Shein » qui veut dire « Schön » qui veut dire « Beau » et dont vous connaissez certainement la musique extraordinaire « Bei mir bist du shein ». Mais ce n’est pas cela du tout. Il s’agit de fringues. Alors il s’agit de fringues bas de gamme mais très bon marché. Et il y a pour s’opposer à cette firme une coalition extraordinaire,….

j’allais dire de tout ce qui peut être racorni de jansénistes, d’écologistes prétendant que les fringues contribuent à la pollution mondiale, à croire qu’ils n’ont jamais vu à quoi ressemblait un haut fourneau par exemple. Donc là ils sortent le bout de l’oreille sur la sobriété, c’est-à-dire qu’on doit abandonner l’idée de changer les fringues souvent comme de tas de choses, il faut passer à souffrir, à la sobriété. Et finalement leur modèle aussi est chinois, leur modèle c’est Mao, c’est-à-dire un uniforme bleu par an à col Mao par personne et puis rien d’autre et ce n’est pas la peine d’avoir des vêtements qui vont permettre aux gens qui en ont envie de s’afficher avec des aspects variés et chatoyants régulièrement, qui en plus sont bon marché. Ce qui-là est un véritable scandale parce qu’est embarquée dans la croisade bien évidemment l’industrie du prêt-à-porter français, voire européen, qui ne voudrait pas se faire ratatiner par une concurrence qui arrive finalement à vendre moins cher. Et on prend aussi à la rescousse le spectre de l’intelligence artificielle qui permet à ces firmes de balayer ce qui est sur le marché, d’essayer d’anticiper les tendances par les variations de ventes qu’ils peuvent repérer et de faire un catalogue permanent de milliers et milliers de références qui permettent aux gens de changer de fringues, j’allais dire comme de chemise, si cela peut leur faire plaisir. Je crois que c’est cela le problème, c’est que tous ces gens-là sont opposés au plaisir. Le plaisir c’est une chose qui ne va pas avec le masochisme judéo-chrétien qui est maintenant essentiellement porté par les sectes déclinistes écologiques.

Jacques Cohen, si vous me permettez l’expression, on est quelque part dans la fast-fashion ?

Alors « Fast » c’est censé être « Ultra-fast ». Parce qu’on peut déjà constater que « Fast », c’est-à-dire un alibi pour dire moins cher, ça existait déjà et qui plus est cela existe en Europe. Parce qu’une firme comme Zara qui est une firme espagnole couvrait déjà ce créneau et s’est fait battre sur son propre terrain par ces chinois mais les partisans de l’interdiction des Chinois disent que Zara il y aura moyen de s’arranger pour qu’ils vendent moins, qu’ils fassent moins de modèles, enfin des tas de bêtises. Parce que de toute façon, je ne vois pas comment à moins que les 27 pays de l’Europe le fassent d’un seul coup, on pourrait empêcher ces firmes d’origine chinoise d’implanter un truc en Europe et de vendre illico en profitant du marché unique. Donc c’est aussi typique des éléments j’allais dire religieux vous me pardonnerez, qui est de croire que la foi suffit à déplacer les montagnes et en particulier à déplacer les frontières de l’Europe pour ériger d’un nouveau protectionnisme tricolore qui permettra d’être habillé avec un pantalon de velours et un béret et peut-être un gilet, mais une fois tous les 2 ou 3 ans.

Jacques Cohen, c’est vrai que pour aller dans votre sens, puisque je voulais parler de fast-fashion, d’ultra-fast-fashion, je ne sais plus comment il faut dire, finalement on est toujours un petit peu la fast-fashion de quelqu’un. On pourrait prendre la marque de Zara en Espagne par exemple.

Zara effectivement déjà qui s’est essayé à ce genre de choses. Mais on peut remonter dans l’autre sens, je pense que les gens qui vont chez les grands couturiers doivent considérer que l’émergence de prêt-à-porter ou semi-prêt-à-porter genre Cardin est déjà une concurrence absolument déloyale de gens qui gâchent le métier en vendant pas cher, et ainsi de suite jusqu’en bas où on finit avec des fringues à 3€ produites en Chine. Mais la seule chose qu’on puisse reprocher à ces fringues c’est de savoir si les conditions de production sont conformes au point de vue de la réglementation du travail en Europe, en particulier du travail des enfants, etc. Mais sinon le fait est que des entreprises misant sur une taille gigantesque et une production extrêmement bien gérée au point de vue logistique arrive à tailler des croupières, voire même des chemises et des costards aux firmes européennes qui avaient visé ce créneau du pas trop cher.

Ça veut dire, Jacques Cohen, que le message que vous faites passer à l’antenne aujourd’hui c’est de dire finalement on laisse les gens s’habiller comme ils veulent et avec les moyens qu’ils ont ?

Je pense que les promoteurs de cette loi « anti fast fashion » font partie de la longue cohorte de ceux qui savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui, et qui veulent pourrir la vie des gens pour faire leur bonheur malgré eux. Le bonheur étant défini par ce qu’ils ont derrière la tête, ici le déclinisme austère et non pas ce à quoi les gens aspirent. Donc cela me parait une véritable caricature de ce point de vue-là. Le bonheur, il faut aussi considérer que chacun y a le droit et qu’il considère pour cela des voies qui paraissent à un autre peu utiles. On ne peut pas imposer une voie unique du bonheur obligatoire avec interdiction des autres voies, telles que ces sectes de régression déclinistes veulent le faire.

Alors c’est vrai que les députés ont mis ce sujet sur la table cette semaine, Jacques Cohen, il y avait dans le viseur Shein, il y avait dans le viseur la marque Temu, qui est dans même sujet mais plus autour des accessoires, etc. Il y a peut-être des chats plus importants à fouetter à l’Assemblé Nationale en ce moment que des lois pour à quel prix on achète nos vêtements et de quelle manière ils sont fabriqués ?

C’est peut-être effectivement qu’il y a d’autres sujets plus importants en France et sur la planète que d’empêcher les jeunes filles de s’habiller comme il leur plaît en changeant de tenue 3 fois par semaine. Surtout quand cela ne les ruine pas.

En tout cas un grand merci Jacques Cohen de nous avoir éclairés sur Shein et sur le fast-fashion et puis on vous dit à très bientôt Professeur.

A très bientôt et je crois que je mettrais « Bei mir bist du Shein » en bande-son sur mon site. 

Avec différentes tenues, une mention spéciale à celle des Priester Sisters, celle du hot club et celle de la dernière version israélienne en Yiddish. qu’on retrouvera peut-être bientôt chez Shein!

LIEN pour 7 versions:

http://kefisrael.com/2020/07/28/cinq-versions-de-la-chanson-bei-mir-bist-du-schon/ 

Robes sixties:

Après cette version en uniformes à paillettes…..

Il y a même en 1938 une version de Zara Leander ( en allemand correct quand même ! ) vedette musicale de l’époque nazie ( et en fait suédoise ). On y voit toute une variété de tenues, à faire pâlir l’imagination de l’IA de Shein!

Avec plaisir pour découvrir un petit extrait sonore comme vous en prenez l’habitude de temps en temps. A bientôt professeur. Rendez-vous sur le site jhmcohen.com.

A bientôt mais vous me laissez quelques jours pour mettre les choses à jour.

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