Lysistrata en Ukraine

Jacques HM Cohen 7 12 2023

Sur les ondes de RCF: LIEN

La question d’actualité avec le Professeur Jacques Cohen en ligne avec nous par téléphone. Jacques Cohen, Bonjour.

Bonjour.

Lysistrata en Ukraine, c’est l’objet de votre chronique d’actualité cette semaine. Lysistrata c’est un nom qui sonne grec pour nous parler de l’Ukraine. Dès l’entrée de votre chronique vous nous perdez un petit peu aujourd’hui Professeur, il va falloir nous donner quelques explications.

Absolument, je vais vous expliquer et vous recaler. Lysistrata c’est bien grec et Lysistrata c’est un nom féminin et qui au mot à mot veut dire licencier l’armée, faire fondre l’armée, dissoudre l’armée. Démobilisette en quelque sorte. C’est le nom du personnage principal d’une pièce d’Aristophane qui en 411 avant Jésus-Christ, dans la énième guerre entre Sparte et Athènes, représente comme fil conducteur que les femmes ont en assez. Elles en ont assez et annoncent que leurs maris dans les deux camps pourront, si j’ose dire, faire ceinture jusqu’à ce qu’ils aient rétabli la paix. C’est la grève mais c’est la grève de l’amour.

Pourquoi évoquer ce personnage et cette histoire à propos de l’Ukraine ? Parce qu’il vient d’y avoir plusieurs manifestations de femmes de soldats en Ukraine avec comme thème « 18 mois cela suffit ».

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Guerre Israël – Palestine : La survie du Hamas

Jacques H Cohen 30 11 23

Sur les ondes de RCF: LIEN 

[ Cette chronique date d’avant la fin de la trêve à Gaza. Elle n’est pourtant pas périmée par le cours des évènements ]

La question d’actualité avec le Professeur Jacques Cohen. Bonjour Professeur.

Bonjour.

Et on continue de partir en Israël et en Palestine avec le conflit à Gaza, si l’on fait une photographie cette semaine quelles sont les nouveautés ?

Et bien il n’y a guère de nouveauté ou du moins de chose imprévisible. Je vous avais dit que la situation Israélienne se compliquerait inéluctablement à partir du moment où on n’évacuait pas les civils, les femmes, les enfants et les vieillards, soit en Egypte soit en Israël, et on en est à la vérification de ce point. L’autre élément c’est que le Hamas bien sûr joue au maximum sa carte qui est double: montrer qu’il est toujours là et de lâcher des otages plus ou moins au compte-goutte de façon à faire durer justement le fait qu’il soit toujours là avec une trêve où les Israéliens ont cessé de le bombarder. De ce point de vue-là, la propagande se joue maintenant par l’image sur le net en faisant saluer leur geôlier avant de les lâcher par les otages, ce qui fait inéluctablement penser bien sûr au camp vitrine de Theresienstadt pour les visites de la Croix-Rouge de l’époque.

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Guerre Israël – Palestine : La victoire du Hamas

Jacques HM Cohen 23 11 23

Sur les ondes de RCF: LIEN

La chronique d’actualité avec le Professeur Jacques Cohen. Bonjour Jacques.

Bonjour.

Et on va faire une photographie de la guerre Israël-Palestine, où en est-on au moment où l’on parle aujourd’hui ?

Et bien tout le monde parle de l’accord éventuel sur les otages ou du moins sur une toute petite partie des otages, certains la considérant comme une victoire du Hamas. Mais ce n’est pas cela la victoire du Hamas. Le Hamas a déjà gagné la guerre sur plusieurs plans. Alors qu’il avait commencé par quelque chose de catastrophique pour lui, c’est à dire de démasquer qu’il voulait renvoyer les juifs à la mer ou les exterminer. Au contraire d’une opération militaire limitée qui était réussie, le Hamas se retrouvait avec un handicap, j’allais dire d’opinion publique internationale en démasquant sa nature pogromiste.

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Conflit Arménie-Azerbaïdjan : L’Europe part en guerre en paroles.

Jacques HM Cohen le 4 10 2023

Sur les ondes de RCF: LIEN .

La chronique d’actualité avec le Professeur Jacques COHEN. Bonjour Professeur.

Bonjour.

Nouvel épisode dans le conflit Arménie-Azerbaïdjan, si l’on fait une photographie de la situation dans le Haut-Karabakh, Professeur Jacques COHEN, qu’est-ce qu’on voit à l’image ?

Déjà ce que l’on voit, c’est que le Haut-Karabakh a été vidé de ses habitants quasiment intégralement. On voit aussi qu’ils sont partis, si j’ose dire tous seuls ou du moins devant les menaces réelles ou supposées, et cela ce n’est pas tout à fait ce qu’avait prévu Bakou c’est-à-dire l’Azerbaïdjan. Alors, l’Azerbaïdjan aurait pu jouer sur du velours sur le thème « nous garantirons la même autonomie que du temps de l’Union soviétique », mais il n’a pas pu s’empêcher d’enlever les panneaux sur les routes avec les inscriptions en Arménien pour le nom de la ville, d’arrêter les dirigeants arméniens du Karabagh, etc. Ceci pose aussi pour les Azerbaïdjanais un autre problème, ils ont assez astucieusement fait uniquement rentrer en ville des forces de police et surtout pas l’armée. Sauf qu’il n’y a personne et il va être très très difficile pour eux de montrer une coexistence pacifique avec les Arméniens, puis qu’il n’y en a plus. Donc déjà, je vous ai dit changer les panneaux des routes n’était pas déjà une très bonne idée et le retour à de mauvaises habitudes, mais comme en plus ils ont arrêté certains dirigeants des indépendantistes Arméniens, cela ne les met pas dans une situation totalement démonstrative de leur bonne volonté et finalement il faut regarder un peu plus loin effectivement.

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Haut-Karabagh, changement de souveraineté ou exode d’arméniens

Jacques HM Cohen le 20 9 2023

Sur les ondes de RCF: LIEN

Avec nous, par téléphone, on retrouve le Professeur Jacques COHEN, pour la chronique d’actualité. Professeur bonjour.

Bonjour.

Vous étiez avec nous, il y a quelques jours, pour nous parler du conflit Arménie-Azerbaïdjan. On a parlé d’un feuilleton avec des épisodes qui s’enchaînent, et cela va tellement vite dans cette saison que l’on est obligé de vous retrouver aujourd’hui, Jacques COHEN, parce qu’il faut dire que les évènements se précipitent.

Oui. L’événement important est que Bakou a décidé d’anéantir la capacité militaire des arméniens du Haut-Karabagh. Il faut bien faire attention. Il ne s’agit pas des arméniens de la République d’Arménie et donc de l’armée arménienne, mais il s’agit du réarmement discret comme milice de la population du Haut-Karabagh. Je vous rappelle, non pas toute l’histoire, mais que les arméniens n’avaient pas tout à fait respecté ou traînaient les pieds, suite à l’accord de cesser le feu, après la guerre de 2020 et n’avaient pas libéré totalement le corridor reliant le Nakhitchevan, qui est dépendant de Bakou, qui est azerbaïdjanais et fait partie de la République d’Azerbaïdjan en réponse de quoi, les gens de Bakou avaient plus ou moins bloqué, puis totalement bloqué le Corridor de Lachin qui lui relie le Haut-Karabagh à l’Arménie, et puis on en était là. Lire la suite