Le cas Thévenoud de fuite extravagante du réel n’est que la conséquence sur un esprit fragile d’une vie d’adulte entière dans un monde politique protégé. Les plus fragiles disjonctent au bout d’une dizaine d’années, d’autres plus tard comme J Chirac Maire de Paris. Bien peu résistent et ne quittent jamais le monde réel. S’ils ne l’ont jamais fréquenté, les signes cliniques sont plus intenses comme dans le cas Thévenoud.
Michèle Delaunay décrit très bien sur son blog ce phénomène (http://www.michele-delaunay.net/delaunay/category/blog (13 septembre ) )
Michelle Delaunay est même assez compatissante et optimiste en créditant d’études et concours les personnes qu’elle décrit. La plupart des porte-serviettes de la république des attachés parlementaires ont confondu séjour agit-prop touristique en fac et études et n’ont guère de diplômes prestigieux…
La sélection du personnel politique par l’entrée à l’ENA comportait de nombreux défauts mais elle avait un avantage: filtrer un minimum de niveau scolaire et de savoir-faire, écarter les plus fragiles psychologiquement.
Nous vivons par la république des attachés parlementaires, le retour à la IIIe république, ses porte-serviettes ambitieux, son népotisme et son clientélisme. La touche moderne des équipes actuelles d’un leader entouré de ses gens, voire de ses hommes de main, est de ressembler plus étroitement qu’autrefois au système palermitain.
Un phénomène inéluctable?
Ce phénomène de confiscation de la représentation nationale par des professionnels auto-proclamés vivant en caste fermée est beaucoup moins marqué dans d’autres pays que le nôtre et presque inconnu en Europe du nord. Il n’est donc pas inéluctable. S’il ne peut être totalement éradiqué, on peut néanmoins imaginer des prophylaxies assez efficaces.
Le CAB et la GAREV…
Le non cumul des mandats est en fait de peu d’efficacité puisqu’il suffira de tourner d’un type de mandat à un autre. Il réduit les fiefs individuels mais renforce ainsi le pouvoir des appareils des partis distributeurs d’investitures… la limitation du nombre de mandats consécutifs butte sur le même obstacle.
D’autres mesures peuvent être plus efficaces
Le CAB ou compte années boulot. Tout citoyen pourra continuer à briguer un mandat. Il aura un crédit du nombre d’années de ce mandat à « rembourser » par son compte années boulot CAB. S’il n’a jamais travaillé dans la vraie vie, il lui faudra à la fin de son mandat le rembourser en travaillant ce nombre d’années plus la durée du mandat envisagé s’il veut se présenter à une autre élection. S’il a suffisamment travaillé et donc approvisionné son CAB auparavant, il pourra représenter ou se représenter jusqu’à épuisement de celui-ci. Tous les emplois privés ou publics seront éligibles au CAB y compris le chômage dans sa période à taux plein, sauf une liste d’emplois politiques ou en dépendant. La fraude par emploi fictif sera facilement débusquée par l’analyse fiscale de la situation du candidat par une commission ad hoc ( de nos jours on préfère dire Haute Autorité..)
Prenons deux exemples du CAB: un jeune attaché parlementaire se présente et est élu pour un mandat de 5 ans. Il n’a jamais travaillé dans la vraie vie auparavant. A la fin de son mandat il ne sera pas rééligible avant 10 ans. Un employé de 40 ans avec 15 ans de vie active, s’il est élu pour un mandat de 6 ans pourra être réélu une fois si les électeurs en sont d’accord. Il lui faudra ensuite retravailler 2 ans pour avoir le droit de se présenter à un autre mandat de 5 ans.
La GAREV ou garantie de revenus concerne les émoluments des élus. Des indemnités trop faibles découragent les compétences ou limitent aux très riches, aux dérives sociales, et aux saints. Catégories qui ne recouvrent pas tout le corps social du pays. La discussion sur les rémunérations souhaitables selon le type de poste est byzantine et de toute façon encouragera ceux qui gagnent moins à tenter d’y accéder. Une solution simple est d’exiger des élus temps pleins en leur assurant leurs revenus imposés de l’année précédent leur élection, assortie d’une augmentation annuelle de l’inflation et du glissement vieillissement technicité.
Le mauvais exemple grec.
La démocratie est née en Grèce apprend-on à l’école. Et chacun se souvient de l’élection des dirigeants par les citoyens. Ce n’était pas en fait la formule initiale. La formule initiale et d’un point de vue démocratique la plus pure, c’est le tirage au sort parmi les citoyens. C’est par la nécessité de compétences pour être chef militaire, que les ancêtres grecs de tous les politiciens de la planète ont convaincu leurs concitoyens de la nécessité d’élections jugeant ces compétences. Et de leur céder la place…..
Depuis, il y a des élections, et il faut éviter qu’un tyran ou une caste ne se les approprie, dévoyant la démocratie, c’est à dire le gouvernement du peuple par lui-même.

Périclès