Sur les ondes… Migrants: qui sème le vent récolte la tempête

Emission enregistrée mercredi 2 septembre sur RCF Reims : https://rcf.fr/actualite/refugies-qui-seme-le-vent-recolte-la-tempete

JPB Votre chronique d’aujourd’hui a un titre: « qui sème le vent, récolte la tempête ». C’est pour évoquer les migrants. Alors, ces migrants, Jacques Cohen, d’où viennent-il ?

Ils viennent aussi bien du Moyen-Orient, donc de Syrie, d’Irak, du Liban que d’Afrique, c’est-à-dire de Libye, du Mali et de toute la zone Sub Sahélique. En fait ils viennent de partout où sévit la guerre, le malheur.

Et pourquoi : qui sème le vent récolte la tempête ? Parce qu’il faut bien reconnaître que ce sont les occidentaux qui ont puissamment contribué à déstructurer ces régions en détruisant les Etats qui n’avaient pas l’heur de leur plaire.

Et à la place desquels sont maintenant des bandes armées avec une situation catastrophique, non seulement individuelle mais aussi économique. Ce qui fait que les gens ne peuvent que se sauver. Et ils se précipitent vers l’Europe.

Et le dispositif explose complètement ?

Le dispositif européen d’accueil des réfugiés consiste à examiner s’ils sont réellement réfugiés dans le pays où ils sont arrivés en Europe. C’est-à-dire le premier pays, non pas de passage, mais d’accueil. Ensuite on voit s’ils peuvent être gardés ou pas. Mais, cela a complètement explosé à la fois sous la pression du nombre, et à la fois sur l’appel d’air de l’Allemagne qui a besoin de main d’oeuvre. Et qui donc accepte que les gens rentrent directement et on verra plus tard. Ce n’est pas forcément signe de pérennité de ce type d’accueil parce qu’il a été proposé de faire des quotas par pays.

D’une part la plupart des pays d’Europe n’en veulent pas. D’autre part les réfugiés ou migrants n’en veulent pas. Ils cherchent la terre promise, ils ne veulent pas s’arrêter ailleurs. Ils ont quitté le pays du malheur où ils étaient, ils veulent aller dans le pays du bonheur, ils cherchent la terre promise.

Et c’est ce qui est inquiétant, car comme vous le savez, la terre promise en dehors de la Bible, elle est nulle part sur la planète. Et que même, d’après la Bible, il a fallu jouer des coudes pour s’y installer. C’est toujours une très mauvaise chose que d’avoir une population importante errant à travers l’Europe à la recherche de la terre promise. Car lorsque ce ne sera plus l’Allemagne, on aura une population d’un million de personnes en train de pérégriner à travers l’Europe. Ce qui ne peut que causer des ennuis majeurs. Car le réfugié est mal élevé. Il vient du malheur, il ne connait pas le droit, il ne connait que la force. Il prend ce qu’il peut. Et généralement ça se passe mal.

Alors justement, Jacques Cohen, vous qui aimez bien l’histoire. Dans l’histoire, il y a des tas d’exemple de migrations ?

Non seulement dans l’histoire, mais nous ne regarderons que l’histoire contemporaine. Si vous voyez les camps de réfugiés de Jordanie, ceux du Liban qui sont là depuis plus de dizaines d’années, et surtout l’énorme camp de Dadaab au Kenya qui accueille plusieurs centaines de milliers de Somaliens en plein désert pour lesquels il n’y a pas l’ombre d’espoir d’une activité économique, d’un travail ou autre, qui ne vivent que du programme alimentaire mondial dans une zone de non droit total, qui devient au bout de 25 ans quelque chose d’inexpugnable et de plus le refuge  des organisations terroristes de Somalie qui opèrent maintenant au Kenya et qui se replient là-dedans. Donc c’est une situation qui est catastrophique.

Et on peut dire que dès qu’il y a des populations de migrants importantes, ça se termine avec des camps. Ils essaient de s’installer, comme les gens qui sont arrivés en terre promise. Et il arrive que ce soit eux qui aient l’appui de Dieu pour s’installer d’après l’histoire biblique. Mais il arrive aussi que la population locale et les autorités se rebiffent, et cela donne Septembre noir quand les Palestiniens ont été mis au pas en Jordanie, ou d’autres exemples du même genre.

Aujourd’hui, que peut-il se passer ? Que va-t-il se passer ?

Tout d’abord on a une question d’échelle. Entre le réfugié qui a manqué de se noyer et qui est réchauffé sur l’épaule d’une actrice grecque, qui est l’image idyllique et les types qui prennent d’assaut les trains, que ce soit à Calais ou que ce soit à Budapest, il y a déjà une nette différence de représentation.

L’appel d’air fait qu’on a le plus grand mal à distinguer les vrais et les faux réfugiés. Ce sont de toute façon des migrants, il y aura non pas 800 000 comme l’espère Madame Merckel mais plus du double en moins d’un an. Sur lesquels il va rester un million de population déracinée, sans espoir sérieux d’insertion rapide dans une société qui n’a pas une croissance économique fantastique. Donc tout cela risque de conduire tout simplement à des camps. Alors des camps voulus, ou des camps non voulus, seront installés. Mais des centre d’accueil de 1000 ou 1500 personnes, c’est deux logs en dessous de l’échelle de ce qu’il va se passer.

Alors que peut-on faire ?

En fait, en Europe même pas grand-chose, parce qu’on va se retrouver avec une population qu’il faudra contrôler. En revanche, la seule solution sérieuse, c’est non seulement d’arrêter de déstructurer les zones d’où ces gens viennent, mais c’est d’aller les restructurer.

C’est-à-dire qu’il faut une intervention militaire massive permettant, sous mandat de l’ONU, l’installation d’un régime de mandat. Aussi bien dans toute la zone mésopotamienne qu’en Libye et dans la zone sub-sahélique. De telle sorte que puisse être reconstitués les appareils d’Etat, après avoir mis hors d’état de nuire les bandes armées.

Donc cela, c’est quelque chose de très coûteux. C’est une implantation pour 10 ou 20 ans. Qu’on peut appeler néocoloniale, mais le fait d’avoir détruit les Etats c’était déjà une opération coloniale. Et donc de réparer les dégâts me paraît la seule solution. Elle est très coûteuse. Mais sinon, si on ne se résigne pas à réparer ce qu’on a cassé, on va avoir une population errant à travers l’Europe quand la terre promise ne sera plus l’Allemagne pour les uns ou la Grande-Bretagne pour d’autres, avec des difficultés inextricables et une paralysie de nos sociétés, dont par exemple les moyens de communication sont très fragiles, on le voit pour l’Eurostar.

 

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