La taxe d’habitation ne disparaîtra pas sous terre, liquéfiée par un tremblement de terre

CHRONIQUE du vendredi 12 octobre

Sur RCF:https://rcf.fr/embed/1920423

Bonjour JC.

Chers amis, bonjour !

La liquéfaction des habitants et des sols, cela va être le thème de votre chronique ce soir JC, et tout d’abord, on va parler économie avec la taxe d’habitation amenée à disparaître progressivement d’ici 2021. L’État tient sa promesse, les municipalités ne jouent pas forcément le jeu, c’est ce que l’on constate. Est-ce  vrai ou faux, JC ?

Et bien, c’est vrai et faux parce qu’il faut prendre les choses d’un petit peu plus haut. Ce que l’on voit, c’est que la fiscalité française est faite de morceaux disparates et contradictoires, et que l’annonce qu’on allait pouvoir changer une seule chose pour un grand résultat se retrouve rapidement ficelée dans une situation dont la réalité est beaucoup plus complexe.

Je crois d’abord que si les réformes avaient en un an pu nous faire sortir de la pince à trois griffes – de la perte de compétitivité, de la dette et du déficit budgétaire, et du fort niveau des dépenses publiques – et bien nous aurions eu des fondamentaux plus satisfaisants et Bercy schématiquement ne serait pas obligé de pratiquer ses sports favoris qui sont le rabot et le bonneteau et donc, de faire des tours de passe-passe en permanence. Avant de parler un instant de la taxe d’habitation, je peux rappeler que sur les impôts locaux, on a déjà quelque chose qui ressemble. Cela fait des années que toutes les municipalités peuvent annoncer de façon très vertueuse, qu’elles n’augmentent pas les impôts locaux. Et c’est vrai ! Les municipalités n’augmentent pas leur base d’imposition. Pourtant, les contribuables voient sur leur feuille d’impôts locaux qu’ils vont recevoir bientôt une augmentation tout à fait significative. Que s’est-il passé ? Ces impôts locaux sont faits de plusieurs bases : une base locale qui permet à chaque municipalité d’être vertueuse et une base nationale où l’État obligeamment augmente parce qu’il faut bien augmenter les recettes pour boucler le budget. Donc, la taxe d’habitation c’est un petit peu la même chose. Une réforme spectaculaire est annoncée de sa suppression pour 80 % des gens, puis ensuite pour 100 %. Et puis finalement, les municipalités ayant besoin de l’argent avec la bénédiction de Bercy, on voit qu’il y a des endroits où ça monte et cela monte plus que cela ne descend. Si j’ose dire, si cela avance ou si cela recule, le résultat n’est pas garanti. Donc, c’est un problème qu’il faut regarder d’un peu plus loin. On ne peut pas non plus reprocher à Bercy de faire du bricolage, parce que Bercy est garant des comptes, et tant que les fondamentaux des comptes ne sont pas bons, les annonces spectaculaires ne peuvent pas mener bien loin.

JC, la taxe d’habitation qui disparaît et qui finira par disparaître intégralement, ça c’est acté malgré tout. On ne va pas avoir un coup de baguette magique, et elle va réapparaître ?

liquéfaction

liquéfaction du sol lors d’un tremblement de terre. L’immeuble et sa taxe s’enfoncent sous terre…

Elle peut réapparaître sous un autre nom déjà. Réapparaître sous le même nom c’est rare, mais réapparaître sous un autre nom dans une fusion des impôts locaux, c’est plus que probable.

Cela veut dire que c’est ainsi que les communes devront trouver un nouvel impôt finalement, pour refaire le trou avec les économies qu’elles vont perdre à ce niveau-là ?

Eh bien pour l’instant c’est compensé, mais de toute façon ce ne sont pas les communes qui décident des impôts, c’est l’État et donc en pratique c’est Bercy. Les communes sont bien obligées de s’adapter et elles ne protesteront pas trop si cela leur permet d’avoir la bouffée d’oxygène qu’on va leur enlever quand on va bloquer le niveau de la compensation d’État de la taxe d’habitation. C’est un peu technique, mais comme je vous dis, cela représente la même chose que le bonneteau, c’est-à-dire que l’on ne sait très rapidement pas où est passé le billet, la seule chose que les gens savent assez rapidement c’est que finalement, il n’est plus dans leur poche.

Les grandes villes de la région et du département de la Marne. Par exemple Reims est épargné, si on va dans les Ardennes, Charleville-Mézières et Sedan sont épargnés. On remarque que cette hausse de la taxe d’habitation intervient surtout dans les zones rurales. Comment l’expliquer, JC ?

C’est un peu technique, je ne suis pas sûr que l’on puisse entrer dans le détail. Cela apparaît plus dans les petites communes que dans les grosses, parce que celles qui avaient d’autres solutions les ont employées et n’ont pas eu besoin d’utiliser celles-là, mais ce n’est pas une distinction qui oppose le rural et la ville.

La liquéfaction des habitants et des sols, c’était le titre de votre chronique, parce qu’on vient d’évoquer la taxe d’habitation qui disparaîtra, qui réapparaîtra peut-être sous un autre nom, mais il y a des choses et des gens qui ne peuvent pas réapparaître, et il y a des évènements qui vous ont beaucoup marqué JC, ce sont les tremblements de terre en Indonésie.

Le tremblement de terre en Indonésie a vu un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui a été très spectaculaire, qui est la liquéfaction des sols. Quand le sol tremble, il peut trembler et faire tomber ce qui est dessus, c’est ce qu’il se passe le plus souvent, mais il peut y avoir un phénomène qui ressemble aux sables mouvants. On a deux échelles : des flancs de colline qui dégringolent, se liquéfiant, et puis des liquéfactions du sol dans des zones plates ou dans des vallées, qui aboutissent à ce que d’un seul coup, les immeubles sont engloutis. Au Japon il y a quelques années, un immeuble de 4 étages a disparu purement et simplement. Que se passe-t-il ? Il faut un sol granulaire, du sable ou d’autres choses de ce genre, et il faut que cela bouge déjà un peu fort pour qu’en secouant, il y ait de la chaleur et donc de la vapeur. il faut qu’il y ait de l’eau, et s’il y a beaucoup d’eau, ce qui est fréquent les nappes phréatiques étant comprimées par le tremblement de terre, à ce moment-là, on a un phénomène en quelque sorte d’ébullition et de liquéfaction du sol, dans lequel les habitations, et malheureusement les gens, disparaissent. En Indonésie, on a probablement plus de 10 000 disparus de cette façon-là cette fois-ci, pour j’allais dire 100 ou 200 victimes « traditionnelles », seulement, des dégâts traditionnels d’effondrement des immeubles. C’est quand même quelque chose qui est très très spectaculaire.

Alors, je devance la question que vous n’avez pas posée, et en France, est-ce que c’est possible ?

J’allais y venir justement. Est-ce que l’on va être confronté à ce genre de problématiques de plus en plus souvent avec les nouvelles conditions météorologiques, etc., et notamment en France ? C’est ce qui intéresse nos auditeurs JC.

Attendez. Déjà, les tremblements de terre ne sont pas liés à la météo. Cela a été cherché 150 fois, il n’y a rien. En revanche, il y a des zones sismiques en France et dans ces zones, les tremblements de terre sont habituellement faibles, mais de temps en temps, et donc à l’échelle géologique tous les quelques centaines ou milliers d’années, il y en a un très gros. D’ailleurs, ce n’est pas la peine d’aller chercher si loin pour que par exemple Bâle ait été détruit au 17e siècle avec une vague sur le Rhin qui est descendue très très loin. Donc, il y a des possibilités de liquéfaction dans les Alpes, dans certaines vallées. On a quelques méthodes de défense, mais jusque dans une certaine mesure. À partir d’une certaine échelle, on ne peut pas faire grand-chose.

Ce sera le mot de la fin pour vous ce soir JC. Merci d’avoir été en direct avec nous par téléphone ce soir. La liquéfaction des habitants et des sols, c’était le sujet de votre chronique. À très bientôt JC, vendredi prochain fidèle au poste ?

Très probablement, très probablement. Mais malheureusement, si la taxe d’habitation, a des chances de resurgir autrement, les habitants des zones dévastées, eux malheureusement ont disparu définitivement sous terre.

Merci JC, à très bientôt.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s