S’il est habituel que chacun soit content de son score électoral, il est intéressant de voir ici les espoirs déçus de chaque liste.
Dans le contexte d’un vote très souvent par défaut de nos concitoyens.

En tête aux élections européennes dans la Marne en 2014 et 21019
Le RN:
Arrivé en tête il semble vainqueur. Pourtant, son vote a peu évolué quantitativement depuis 2014. Il a certes progressé en milieu rural. Mais il aura du mal à capitaliser en nombre de mairies l’an prochain, ayant peu de chance de choisir des candidats présentables, du fait des habitudes claniques, familiales et quasi mafieuses de ce parti ou les fidélités priment sur le talent ou l’image. Surtout le FN a raté son entrée en ville sauf sur la Côte d’Azur !
Majoritaire de façon écrasante dans la France pauvre et déshéritée, il ne mord que peu, malgré les gilets jaunes, en milieu urbain dans la France qui profite de l’Europe et de la mondialisation. Sa conversion européenne toute récente ne convainc pas ou pas encore…. Il va donc rester durablement sous son plafond de verre. Dans le rôle du PCF des années 50-60. Il ne pourrait en sortir qu’en mangeant la droite traditionnelle, donc en changeant sa propre nature…
LREM ou plutôt E Macron:
Alors qu’un score consolidant sa base électorale du premier tour de la présidentielle n’est pas déshonorant, il présente trois limites.
Le choix tactique désastreux d’E Macron d’annoncer « la première place sinon rien » et de s’exposer, l’affaiblit comme chef ayant aussi peu de sens tactique.
D’autre part la consolidation de son score est surtout faite d’un vote pro-européen par défaut, qu’il ne retrouvera pas forcément dans un scrutin hexagonal.
Enfin, les transferts de voix indiquent qu’il a été à peu près complètement abandonné par son électorat initial venu de la gauche, mais qu’il a récupéré un électorat « Fillon » équivalent venu de LR. De ce point de vue E Macron est un miraculé grâce à la ligne Wauquier Bellamy qui lui a permis de devenir le leader de fait de LR! Mais cela restreint considérablement sa base sociale.
L’annonce immédiate qu’il ne changera rien à ce qu’il a prévu, ne peut que renforcer l’image autoritaire et sans écoute du Président.
Les Verts:
Le bon score des verts ne doit pas faire oublier qu’ils ont déjà réalisé un tel score par le passé et qu’ils sont les champions du vote inutile. Leur ligne nouvelle « ni gauche ni droite », leur agressivité, promettent des négociations épiques au plus offrant pour les municipales. PS et LREM leur ont fait et font encore des déclarations d’amours en oubliant deux choses. Que les français préfèrent l’original à la copie, Et un proverbe espagnol: « cría cuervos y te sacarán los ojos » sur la reconnaissance qu’ils peuvent en espérer. En effet tôt ou tard, soit la secte apocalyptique masochiste écologiste arrivera à convertir les bénéficiaires de la mondialisation au suicide collectif, soit ses revendications finiront par la faire rejeter par les libres penseurs et les agnostiques qui vont considérer que l’écologie et le réchauffement sont des choses trop sérieuses pour être laissées à des écologistes qui ont pu mettre en place à Paris une vignette Critair aux critères alambiqués autorisant une Porsche Cayenne mais pas une vieille R5 crachant 4 ou 5 fois moins de CO2.
Dans toutes les autres élections françaises que les européennes, les écologistes ne peuvent avoir qu’une tactique de coucous et de ramasse-miettes, ne pouvant être un des deux pôles d’une bipolarisation qu’induisent les institutions. A moins que la secte ne devienne église. dévorant ses alliés et mettant en place son inquisition dans une situation à l’iranienne. La guerre civile les opposerait alors à une curieuse alliance de France rurale et d’industrie exportatrice.
Les Républicains:
La curieuse lubie d’une liste versaillaise intégriste et chassant sur les thèmes et les terres du FN a conduit les Républicains dans le même mur que le Parti Socialiste repeint en vert. Historiquement, les partis morts ne repoussent jamais, Mais la recomposition de leur champ politique prend une dizaine d’années: de 1969 à 1977 pour ne gagner qu’en 1981 pour le parti socialiste par exemple. Les Républicains vont illustrer la parabole évangélique que le grain doit pourrir pour germer à nouveau. Après s’être bercé de l’illusion que l’échec du président Macron leur permettrait de refaire surface rapidement, en réunifiant ceux du dedans et du dehors de la majorité présidentielle.
Les insoumis:
Mélenchon a perdu la bataille du mécontentement, mieux capté par les souverainistes d’extrême droite que par lui. Les mœurs de son parti, son caractère autocratique et le refus d’alliances, l’ont sans doute sérieusement décrédibilisé. Reste à voir s’il en tirera la leçon pour une tactique plus réaliste pour les municipales….ou s’il rentre en phase terminale en direction des scores du PCF.
Le PS:
Repeint en vert il n’a pas conquis pour autant leur électorat. Et son émiettement groupusculaire peut faire tenir pour un quasi miracle le passage de la barre des 5%.
Pour la gauche, le chemin sera long. Mais le PS lui a toutes chances de rester en chemin…