Jacques HM Cohen le 19 5 2023
Sur les ondes de RCF:LIEN
La chronique d’actualité avec le Professeur Jacques COHEN, avec nous par téléphone. Jacques bonjour.
Bonjour.
Jacques COHEN, aujourd’hui, vous voulez nous parler du cheval de Kadyrov. Alors, peut-être faire une photographie. C’est quoi cette histoire, parce que je ne suis pas sûr que tous nos auditeurs maîtrisent aussi bien que vous le conflit Russie-Ukraine ?
Kadyrov c’est d’abord le leader Tchétchène, allié de Poutine et il aime son cheval. Il a un cheval, qui est un vieux cheval d’ailleurs, qui s’est retrouvé coincé à l’ouest dans l’embargo. C’est un pur-sang, c’est un cheval de prix.
Jacques COHEN, si je peux me permettre, c’est un peu plus qu’un cheval, c’est un étalon, carrément.
Exactement, pour Kadyrov c’était une chose très désagréable parce que, comme beaucoup de cavaliers, il aime bien son cheval et cela le chagrinait qu’il soit coincé à l’ouest.

Kadyrov et Zazou il y a quelques années
Et plus récemment, car les années passent:

Une photo plus récente. Les deux ont vieilli !
Et là, Kadyrov révèle lui-même qu’il s’est entendu avec les services spéciaux, les services secrets Ukrainiens, pour rapatrier son cheval à un prix très raisonnable et il donne ce message « Eh les amis si vous avez un truc à récupérer à l’ouest, je vous recommande les services ukrainiens. Ils sont rapides, discrets, pas chers et efficaces ». Alors, pourquoi Kadyrov dit cette chose ? C’est parce qu’il s’attend à un grand déballage sur les contacts entre les oligarques russes et leurs homologues d’une part, et les services de l’état Ukrainien, parce qu’évidemment le cheval Zazou ne devait être que de la monnaie d’échange dans d’autres affaires. De la même façon, les ukrainiens ont commencé à dire que Prigojine nouait des contacts. C’est certainement vrai, parce qu’ils négociaient des tas de choses, tous ces gens. Pas seulement, malheureusement des prisonniers, mais certainement des affaires. Parce que la guerre, c’est aussi l’occasion de poursuivre les affaires et de faire de gros bénéfices. Là, par exemple, il y a une raffinerie en Bulgarie qui fonctionne d’une façon qu’on pourrait qualifier de surréaliste, puisqu’elle raffine pour les ukrainiens qu’elle elle est contrôlée par des oligarques russes et qu’elle fonctionne avec du brut russe. C’est à dire que finalement les chars, les Léopard et peut-être les Abrams s’ils finissent par arriver, vont bientôt fonctionner avec du pétrole russe. C’est quand même assez ahurissant. Les américains n’aiment pas toutes ces choses-là. Et il y a déjà eu plusieurs fois où ils ont donné des signaux d’avertissement à Zelensky.
D’abord, ils avaient amené sur un plateau, si on peut dire, une quarantaine de corrompus parmi les dirigeants dans l’armée, les généraux et même le Ministre de la Défense faisant du fric sur les rations militaires. Enfin, les carambouilles habituelles et les ukrainiens ont dit « et bien on les limoge » et puis finalement ils en ont limogé qu’une dizaine et pas le Ministre. Donc les américains ont gardé cela un petit peu en travers de la gorge. Ils ont dû un petit peu insister un peu plus, puisqu’hier ou avant-hier, le Président de la Cour Suprême s’est fait piquer avec 3 millions de dollars pour un pot de vin, 3 millions de dollars, en billets carrément. Des photos de lui et de son canapé avec des billets sont publiées partout. On peut remarquer que les actions anti-corruption acceptées par Kiev, épargnent et renforce l’exécutif au détriment de toute autonomie judiciaire ou élective.
Et quand le Washington Post a interrogé Zelensky sur les contacts entre Prigojin et les ukrainiens, il s’est attiré une réponse totalement classique, soviéto-russe paranoïaque sur « Qui vous a dit ça ? Il y a des traîtres », etc. Le Washington Post a mis l’interview en ligne au complet pendant quelques heures et puis a retiré tout ce passage, qui fait je crois 1400 signes. Ce qui veut dire que c’est un avertissement téléguidé par la communauté du renseignement à l’intention de Zelensky.
De même, Zelensky s’est précipité faire une tournée occidentale dont on ne voit pas très très bien le but, parce qu’elle a été improvisée. A part de dire que l’on va donner des tas de choses, il n’y a pas de choses concrètes ou alors des choses tellement imprécises que, justement, elles montrent que c’est du vent. Il n’a pas réussi à obtenir que la Cour Pénale Internationale accepte de poursuivre Poutine pour crime de guerre, sans que l’Ukraine n’adhère au traité de Rome. Ce qui est était quand même une demande un peu extravagante. Il a eu des choses tellement floues puisqu’en France on parle de former des pilotes, alors qu’il veut avoir des F-16, mais qu’on n’en a pas. Puis cela met un temps fou de former des pilotes. Justement pour ces fameux F-16, les anglais disent qu’ils montent une coalition, des gens prêts à vouloir donner des F-16 à l’Ukraine ( les Anglais eux-mêmes n’en ont d’ailleurs pas ! ), mais les Etats-Unis ne veulent pas en donner. Comme ce sont des avions qui, même pas très modernes, ont une électronique verrouillable par le vendeur, les avions ne franchiront pas la frontière russe, si les américains ne le veulent pas. Ce que le conseiller pour la sécurité nationale US Jack Sullivan vient de rappeler.
Jacques COHEN, si je peux me permettre de vous interrompre, vous faites une belle photographie radio de ce qu’il se passe dans le conflit Ukraine-Russie, mais cette histoire de cheval de Kadyrov paraît tout à fait anecdotique au milieu de toute cette guerre finalement ?
Oui, le cheval de Kadyrov, c’est l’anecdote qui montre que tout le monde continue à faire des affaires avec tout le monde dans un milieu qui est à peu près aussi corrompu des deux côtés, parce que vous connaissez la formule que « la guerre c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas ». Et bien cela reste malheureusement tout à fait démontré dans ces deux états mafieux.
Or, il y a un autre élément, c’est la montée en puissance de Boudanov, c’est à dire du patron du service de renseignement ukrainien SBU, jumeau du FSB. Sa ligne à lui, elle est très claire et très simple. Il faut arriver à impliquer les occidentaux pour une guerre de destruction de la Russie et à la fin de cette guerre, c’est nous qui, comme au 12ème siècle, seront la nouvelle Russie et plus la Russie de Moscou. C’est le même raisonnement d’extrême-droite ukrainienne assez classique. Et pour cela, il faut faire intervenir en Russie et il faut obtenir aussi, parce qu’il sait très bien qu’il n’y arrivera pas tout seul, que les occidentaux soient mouillés autrement qu’en livrant du matériel. Or, il y a un point qui est un point dur : Boudanov a déjà commencé à faire des assassinats en Russie et des attaques au début en disant que c’est sur du matériel militaire, mais pas forcément. Parmi les assassinats, il y a Douguina, c’est à dire la fille de Monsieur Douguine, qui était une journaliste d’une trentaine d’années qui n’avait pas de passé militaire, même si on prétend que c’est Douguine qui était visé, lui aussi c’était un idéologue. Il n’a jamais, si j’ose dire, eu la moindre action militaire. Ils ont tué aussi des mili bloggeurs russes qui avaient effectivement fait de l’armée avant de faire du journalisme. Mais là, récemment, a une question « mais vous avez tué des journalistes et vous voulez continuer à tuer des journalistes en Russie ? ». Quand on lui parle de la dame qui est la patronne de RT RUSSIA, Russia Today, il a dit « je ne confirme, ni ne dément, nous avons toute une liste ». Il a ajouté en interview, des choses également extrêmement provocatrices qui est « tant que nous sommes en guerre, nous tuerons des russes n’importe où sur la planète ». Alors, « n’importe où sur la planète », ça ne veut pas dire seulement en Ukraine, pas seulement en Russie, mais cela veut dire y compris en occident. Imaginez qu’il monte quelque chose contre Lavrov quand il va à New-York pour les Nations Unies. Les Etats-Unis n’apprécieraient pas forcément très très bien la chose.
Car ils considèrent que les actions terroristes visant des propagandistes sans rôle militaire, exposent non seulement à ce que les russes en fassent autant, mais surtout soudent la population russe autour de ses dirigeants, y compris ceux qui pensent que Poutine a fait une énorme erreur, mais considèrent de l’attitude des ennemis de la Russie ne plus avoir d’autre choix que de le suivre pour défendre leur patrie menacée.
Il y a un site ukrainien Myrotvorets à peine officieux qui prône l’élimination de qui leur déplaît, des occidentaux y figurent…
Les américains sont contre cette politique de se retrouver à leur corps défendant impliqués dans une guerre rapidement généralisée, mais ils ont eu jusqu’à présent le problème que les ukrainiens promettent et ne tiennent pas et n’obéissent pas.
La communauté du renseignement US a fait plusieurs fuites pour dire « c’est amusant, on sait mieux ce qu’il se passe chez les russes que les ukrainiens ». Et du point de vue des Etats-Unis, c’est une chose dont ils n’ont pas l’habitude.
Autre élément dont ils n’ont pas l’habitude, c’est le type de mensonge. Les mensonges ukrainiens sont éhontés, sont grossiers, ils sont de type russe, exactement pareils. Donc ils ont l’habitude que leurs ennemis mentent de cette façon-là, mais ils n’ont pas l’habitude que leurs alliés les roulent dans la farine de façon éhontée. Par exemple, vous avez pu remarquer que l’annonce des Abrams n’a été suivi d’aucun effet et donc, ils ont donc décidé qu’ils ne fileraient pas d’Abrams, tant qu’un certain nombre de choses ne serait pas réglées en Ukraine, de même qu’ils mettent, de fait, un embargo sur les F-16 puisqu’ils ne veulent pas en donner. Et si les autres européens essaient d’en donner, vous allez voir ce qu’il va se passer. La chose va s’enliser assez rapidement au point de vue efficacité. Les anglais ont donné des missiles longue portée. Alors ces Storm, ce sont nos « Scalp ». C’est une machine franco-anglaise, mais c’est une machine qui a 25 ans et donc les russes ont déjà annoncé qu’ils en ont abattu quelques-uns. Ce n’est pas une arme ultra-moderne.
Jacques COHEN, il va être l’heure de nous quitter bientôt dans cette chronique, parce que vous le savez, le temps passe toujours très vite. Mais pour conclure, qu’est-ce que l’on peut dire finalement ? Où nous mène cette affaire ? Et si vous sortez la boule de cristal, comme à chaque fois, où cela peut bien nous mener dans les prochaines semaines ?
Cela pourrait mener très loin et très mal, mais cela pourrait aussi mener à ce qu’une pression un peu plus forte sur l’Ukraine de la part des Etats-Unis essaie de casser cette spirale d’un pays qui joue de la dissuasion du faible au fort vis à vis d’eux. D’ailleurs, on va voir si justement cela devient efficace ou si encore une fois, les ukrainiens s’en sortent à continuer la politique qu’ils souhaitent, indépendamment de celle que souhaiteraient les Etats-Unis. Ce qui est très étonnant comme dernière phrase de conclusion, là-dessus, c’est l’attitude des européens qui paraissent sur un petit nuage de bisounours à penser qu’ils vont pouvoir aider indéfiniment les ukrainiens sur une ligne qui ne soit pas tout à fait la leur, mais quand même un peu plus que celle des États-Unis. Ce qui va un jour ou l’autre, soit conduire à des représailles russes, pas forcément militaires classiques, soit conduire à ce que les américains rappellent aux européens, comme aux ukrainiens, que ce sont eux les patrons.
Autre souci pour les européens : comme le montre l’affaire des exportations agricoles ukrainiennes évaporées dans des pays où elles n’étaient pas supposées se négocier: la corruption est une maladie contagieuse….
Merci Professeur et on vous dit à très bientôt. A la semaine prochaine.
A la semaine prochaine. Nous traiterons bientôt des dissensions et évolutions dans la direction ukrainienne.
ITW de Boudanov:
Partie supprimée de l’ITW de V Zelensky par le Washington Post.
Zelensky reacted angrily when confronted about his own intelligence agents’ supposed “dealings” with Russia’s Wagner Group
The Washington Post has cut a large segment from an interview with Ukrainian President Vladimir Zelensky in which Zelensky pushed the newspaper to reveal alleged traitors in his ranks and angrily accused its reporters of aiding Russia by publishing leaked documents.
The Post published a transcript of a lengthy interview with Zelensky on Saturday. After a discussion on Ukraine’s apparently upcoming counteroffensive against Russian forces, the newspaper asked Zelensky whether his military intelligence agency – the GUR – had “back-channel contact” with Yevgeny Prigozhin, the head of the Wagner Group, a Russian private military company.
Citing recently leaked Pentagon documents, the Post explained to Zelensky that American spies noted a meeting between the president and GUR chief Kirill Budanov in February in which Budanov told him that he had learned of a Wagner plan to “destabilize Moldova,” but could counter this alleged plan by exposing his own “dealings” with Prigozhin, thus portraying the Wagner boss as “a traitor who has been working with Ukraine.”
Zelensky responded angrily, first asking who within his government had handed this document to the Post. Whoever it was, he said, was committing “treason,” which “is the most severe felony in our country.”
Despite being told that the document did not come from Kiev, but from Washington, Zelensky asked his interviewer to reveal “with which Ukrainian official did you talk?”
The Post has not yet published a story based on the document, and when informed that he was the first Ukrainian official the newspaper had spoken to, Zelensky urged his interviewer not to run the story, arguing that doing so would “demotivate Ukraine,” and accusing them of “playing games with me.”
“You are right now playing with, I think, things that aren’t good for our people,” he warned, asking the Post’s reporter “is your goal to help Russia?” When the reporter said that it was not, Zelensky countered “well, it looks different.”
By Sunday, however, the explosive exchange – during which Zelensky did not dispute that the meeting with Budanov had happened – was missing from the Post’s transcript. The entire 1,400-word back-and-forth about the document was removed, with no explanation given.
The Post’s edit is not the first incident in which Western governments or media outlets have scrubbed information potentially embarrassing or damaging to Kiev. Back in December, the European Commission deleted a video and its associated transcript in which Commission President Ursula von der Leyen said that the Ukrainian military had suffered 100,000 fatalities since Russia’s military operation began ten months earlier.
Kiev keeps its losses a closely guarded secret, and when asked by the Washington Post to comment on this policy, Zelensky sniped “if you have the relevant documents, maybe you can tell us how many people have died…and what their names were.”
Here are the Zelensky ‘treason’ quotes the Washington Post deleted
The newspaper scrubbed an interview in which the Ukrainian leader lashed out when confronted with leaked documents
Here are the Zelensky ‘treason’ quotes the Washington Post deleted
The Washington Post has deleted a large tract of an interview with Ukrainian President Vladimir Zelensky in which he lashed out at alleged “traitors” in his ranks. RT is publishing the entire section that the US newspaper would rather keep hidden.
The following section appeared in an interview with the Ukrainian president published on Saturday. By Sunday it had been removed with no explanation. After discussing a trove of recently leaked Pentagon documents, which revealed – among other things – that the US monitors Zelensky’s communications, the newspaper presented him with a fresh allegation that has not yet been reported in the US media.
Note that Evgeny Prigozhin is the founder and head of the Wagner Group, a Russian private military company currently fighting in the Donetsk People’s Republic.
WaPo: The documents indicate that GUR, your intelligence directorate, has back-channel contact with Evgeny Prigozhin that you were aware of, including meeting with Evgeny Prigozhin and GUR officers. Is that true?
WaPo deletes ‘treason’ quotes from Zelensky interview
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WaPo deletes ‘treason’ quotes from Zelensky interview
Zelensky: This is a matter of [military] intelligence. Do you want me to be convicted of state treason? And so, it’s very interesting, if someone is saying that you have documents, or if someone from our government is speaking about the activities of our intelligence, I would also like to ask you a question: With which sources from Ukraine do you have contact? Who is talking about the activities of our intelligence? Because this is the most severe felony in our country. Which Ukrainians are you talking to?
WaPo: I talked to officials in government, but these documents are not from Ukraine, they are from…
Zelensky: It doesn’t matter where the documents are from. The question is with which Ukrainian official did you talk? Because if they say something about our intelligence, that’s treason. If they say something about a specific offensive plan of one general or another, this is also treason. That’s why I asked you, which Ukrainians are you talking to?
WaPo: About these specific documents? You are the first person I am talking to about them.
Zelensky: Okay.
WaPo: And I can read you what information exactly there is about Prigozhin and the GUR. On February 13, Kirill Budanov, chief of Ukraine’s Main Directorate of Intelligence, informed you about a Russian plan to destabilize Moldova with two former Wagner associates. Budanov informed you that he viewed the Russian scheme as a way to incriminate Prigozhin because “we have dealings” with him. You instructed Budanov to inform Moldovan President Maia Sandu, and Budanov told you that the GUR had informed Prigozhin that he would be labeled a traitor who has been working with Ukraine. The document also says that Budanov expected the Russians to use details of Prigozhin’s secret talks with the GUR and meetings with GUR officers in Africa…
Zelensky: Listen, to be honest, well, you just read something, you say something. I just don’t understand where you get it, whom you talk to and so on. You talk about how I met with Budanov. This suggests that you – how do you put it? It looks like you have people who have some records or you have some evidence or you have something, because that’s what it looks like. You are again doing, I apologize, what you were doing before. You are releasing some sort of information that does not help our state to attack and does not help us to defend our state. So, I don’t quite understand what you are talking about. I don’t quite understand your goal. Is your goal to help Russia? I mean, that means we have different goals. If I’m not sitting at the same table with them, I don’t quite understand what we’re talking about. Each of these inquiries simply demotivates Ukraine, demotivates certain partners to help Ukraine. Well, one way or another, I just don’t understand your goal.
WaPo: Our goal is not to help Russia.
Zelensky: Well, it looks different.
WaPo: No one gave us this information personally. These were in the leaked documents, which do indicate, as I said earlier, that the United States is listening in on you.
Zelensky: And if you have classified documents, it means someone gave them to you. If you have access to documents, someone gave them to you. Today, in the world of modern technology, when you have access, it’s not necessarily someone gave it to you. You have access. You are now quoting some documents as originals, without understanding the responsibility for this, you are just talking about some information. For me, this is incomprehensible information, but in this, in our dialogue, I want to understand why you are doing this. I told you at the beginning of our conversation that I believe that the TV show that was launched, launched in the information field, helps – I don’t know who, but it helps Russia, it definitely doesn’t help Ukraine. You are engaged in continuing this story. And so, I ask you if it’s your choice and if you think that the Russian Federation needs to be helped in a variety of spheres – that they were expecting a Ukrainian counteroffensive in whichever direction, so that they know when we are coming, so that they know our powerful forces and what we are planning, what our intelligence is doing? Well, if that’s the case, then…
WaPo: I would say that these documents were leaked, not by us, and they were on the internet in a chatroom for weeks.
Zelensky: They were not on the internet, they were a part of something. We, the normal society, couldn’t access all of this. We couldn’t. And then, I think, information began to come out that we would partially publish everything else. I think it’s yours – or your editorial board, or whoever. I don’t want to offend anyone, I don’t know. That’s why you are releasing this information one by one today. You publish information about a counteroffensive in Ukraine, about this or that. I told you that I believe that this is, how to put it? – someone heard something somewhere, someone published something somewhere, but the information is compiled, and it is different, and it definitely does not work in Ukraine’s favor. That’s all. And now you want to take the bull by the horns. You need to substantiate or not substantiate this information, and then there will be a certain weight to your information, because the president of Ukraine reacts to it. Do you understand? And this is what you do. You are right now playing with, I think, things that aren’t good for our people. This is not the first time I’ve told you this. I think it’s wrong, but nevertheless, you say, “Just a little bit more, it’s not over yet.” Well, yes, it is. There are still a few people left in Ukraine. I am not interested in seeing this number of people decrease. That’s why we are fighting. [In English] I am so sorry, I was not so quick, I was too long about these documents. I don’t know about this…
WaPo: We came to talk to you about this. It is clearly sensitive for you and your country.
Zelensky: [In English] It is not sensitive. If I answer you that it’s sensitive, it means that these are real documents. Please, stop playing games with me. I am the president of a war country, a country in war. I said about my reaction to these documents, I said that it’s not good for our people. You know, I am not playing Counter-Strike. We are preparing a counteroffensive. You know, these are different things – that’s why I said all of the details from me you will hear. And of course, we are thankful for your work, your help when you support Ukraine in this war. You did a big job. And now I am saying about these documents…I don’t recognize it as documents. I didn’t see that. That is the first thing. I don’t know how you’ve got it and my question was to you: “Why are you continue doing that?” Okay. You are free. I mean, you will do what you want, but I don’t want to speak about it with details. Because I don’t know about what I am speaking. It’s something with some information. And I said that I didn’t have any contact with the White House about these documents. Or not documents. About these papers. Or not papers. About this platform. Or a fake platform…I didn’t have before, now, and, I don’t know, maybe in the future. I just say the same message very publicly and very open. I said it to you, with some journalist and to a lot of leaders. When they asked me about this, I said it’s not good for us. What can I say? It’s not good. I don’t know if it was fake or what a percent – I don’t know what it is. And I don’t know who needs it and what is the game. I don’t know what for. That’s it. For me, it’s not serious. It sounds like somebody said, somebody heard something…