Omicron : Noir c’est noir, finalement !

Chronique du 22 décembre 2021

Sur les ondes de RCF: lien 

Comme chaque semaine la chronique d’actualité, plutôt la chronique santé de Jacques Cohen. JC, bonjour.

Bonjour. Et bien effectivement, l’actualité c’est la santé.

Voilà. Alors la semaine dernière, si on se rappelle bien, vous aviez évoqué deux scénarios , par rapport à la Covid-19, un scénario rose et un scénario plutôt noir, et cette semaine vous penchez plus vers le côté noir. Noir c’est noir, c’est cela ?

Et oui, noir c’est noir, même si on peut quand même avoir quelques nuances de gris parce que ce n’est pas l’apocalypse. En effet, l’hypothèse rose parait s’écarter de penser que ce virus de lui-même très atténué ou atténué suffisamment par la vaccination pourrait faire un tour de piste sans faire de casse, et finalement se comporter comme les coronavirus intégrés de longue date dans notre écosystème, comme des choses bénignes avec des petits rhumes. Malheureusement on n’en est pas là ! On n’a qu’une certitude, c’est la contagiosité. On a des estimations de virulence qui ne sont pas totalement certaines, mais on commence à voir des choses en regardant ce qui se passe dans les autres pays. En particulier ce qu’il se passe au Danemark, ce qu’il se passe en Grande-Bretagne et maintenant ce qui se passe aux États-Unis où l’épidémie est repartie sur la Côte-Est et où New York se prépare à avoir un pic très rapidement.

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Covid-19: du rose au noir, les scénarios pour Omicron

Jacques Cohen 16 12 2021

Sur les ondes de RCF: Lien

On retrouve avec nous par téléphone le professeur Jacques COHEN. Jacques, bonjour ! Bonjour !

On avait commencé à parler il y a quelques semaines du variant Omicron et on en sait un peu plus désormais sur lui. Cela va être l’objet de votre chronique d’actu du jour, on va parler de ce que l’on sait. D’ailleurs, Jacques COHEN, sur les différents scénarios par rapport à ce variant Omicron, on entend beaucoup de choses plus ou moins vraies, qui paraissent plus ou moins possibles, qui sont très différentes. Quels sont les extrêmes de ces différents scénarios finalement, Jacques COHEN ?

Alors, nous allons commencer par le scénario rose, de ceux qui pensent que le virus va inéluctablement s’atténuer à la longue s’il reste longtemps parmi nous. Certains pensent que c’est arrivé et qu’Omicron représente le scénario rose parce qu’il est très contagieux, il va envahir et repousser tous les autres et il donne très peu de formes cliniques graves. Ainsi, nous aurions enfin le variant bénin qui balaye l’épidémie. C’est un scénario rose qui n’est pas exclu, mais qui n’est nullement certain.

Le scénario noir est dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’Omicron est peu sensible au vaccin. Il est donc capable de donner plus de formes graves puisque l’on constate que les formes graves étaient jusqu’à présent limitées par la vaccination dans la vague Delta que nous subissons actuellement, donc Omicron pourrait en donner beaucoup plus.

D’autre part, comme il est beaucoup plus contagieux, il peut monter avec un front plus raide et donner un pic plus étroit, et qui dit pic étroit, dit quelques jours de saturation hospitalière, on fait sauter la banque.

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Covid-19: des nouvelles du front du pic

Chronique du 10 décembre 2021

Sur les ondes de RCF: @ lien

Avec nous on retrouve par téléphone le professeur Jacques Cohen pour sa chronique d’actualité. Bonjour professeur.

Bonjour.

Et on continue de s’intéresser à la Covid-19 avec des nouvelles du front, si j’ose dire, et notamment une première question, JC, sur les vaccins. C’est vrai qu’au moment où on milite pour la troisième dose, JC, on est en droit de se demander est-ce que les vaccins protègent vraiment ?

Les vaccins protègent pour l’instant des formes graves d’une façon franchement significative. C’est une chose importante à dire, car les vaccins protègent beaucoup moins contre la contamination, mais la plupart des vaccinés font des formes très atténuées par rapport à ce qu’ils auraient fait, compte tenu de leurs facteurs de risque, sans avoir reçu le vaccin. La vaccination ne réduit pas suffisamment la diffusion virale pour éviter les pics, là-dessus nous sommes tout à fait déçus, mais cela fait plusieurs mois qu’on s’en doute, cela a des implications sur les choix de stratégie vaccinale, mais ce n’est pas ce que nous traiterons aujourd’hui.

Donc, la diminution de la contagiosité par le vaccin qui pourrait être utilisée pour contribuer à l’éradication ou à diminuer la densité virale en période de basses eaux, quand il y a peu de circulation (en période de pic cela ne sert pratiquement à rien puisque la réduction ne dépasse pas l’ordre de 50%). En revanche, pour ce qui est de la gravité de la maladie, là, la chose est tout à fait nette. Si on regarde les statistiques de patients en réanimation ou sous oxygène, il n’y a pas photo, la réduction est de l’ordre de 10 fois, mais elle n’est pas homogène quand je dis 10 fois parce qu’on réduit beaucoup moins les formes graves chez les sujets en mauvais état que sur des sujets en assez bonne santé. Donc là aussi, il ne faut pas infantiliser la population : les sujets très âgés, fragiles, ou avec des raisons de mal répondre au vaccin, restent vulnérables malgré le vaccin et il faut prévoir des stratégies de protection pour eux qui soient différentes, basées en grande partie sur la distanciation sociale et j’espère bientôt sur les anticorps ou les médicaments en tout début d’infection. Mais malheureusement pour l’instant, on ne dispose que de quantités misérables d’anticorps monoclonaux. Les médicaments eux, il n’y en a pas du tout en France, et nous sommes là dans cette vague, je l’espère pour la dernière fois, où nous n’avons guère de moyens d’intervention.

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Covid-19, les variants meurent aussi !

JHM Cohen 3/12 2021

Sur les ondes de RCF: Lien

La chronique d’actualité qui se transforme en chronique santé au fil des jours, des semaines, des mois pour suivre l’actualité de la Covid-19. C’est avec le professeur Jacques COHEN que l’on décortique tout cela. Jacques, bonjour.

Bonjour !

Aujourd’hui, on s’intéresse au variant de la Covid-19 avec un point d’actualité. Sur ce variant, en français on dit Omicron et en anglophone on dit Omicrone. Comment faut-il l’appeler ce variant, Jacques COHEN ?

C’est le « O » aigu, pas le « O » ardennais. Le « O » ardennais c’est oméga et là c’est « Omicron », le « O » aigu de l’alphabet grec. Pour le prononcer correctement en grec, il faudrait aussi un accent tonique sur la première syllabe et un « r » mouillé en « l » français. Difficile pour des français !

Après ce petit cours de linguistique comparée, Jacques COHEN, le point d’actualité sur ce variant que l’on va appeler Omicron en français correct.

Oui, cela me parait beaucoup plus simple. Ce variant est en fait connu depuis plusieurs mois et à première vue, il n’avait pas beaucoup inquiété, car quand on regarde ses mutations sur le Spike, on voit très vite qu’il s’attache beaucoup moins bien sur le récepteur que les autres, donc on n’aurait pas misé grand-chose sur lui. La différence entre les courses de chevaux et la virologie, c’est que de temps en temps les outsiders gagnent en matière de virus beaucoup plus souvent que quand les courses ne sont pas truquées.

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Pic de fin d’année du Covid19: une bataille perdue d’avance

Chronique du 17 novembre 2021

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Il est l’heure de retrouver le professeur Cohen pour la chronique d’actu, une chronique santé comme depuis cette épidémie de Covid-19 qui court. Professeur Cohen, bonjour.

Bonjour.

Le point sur la Chronique santé, aujourd’hui c’est le nouveau pic épidémique qui remonte. On en entend notamment parler pour ce qui concerne notre territoire dans les Ardennes avec plus de 122 cas pour 100 000 habitants. Comment analyser cette situation, professeur ?

Et bien, je crois que le pic de fin d’année est maintenant inéluctable. Si vous voulez, cela ressemble aux batailles navales du temps de la marine à voile. Avant le premier coup de canon, les jeux étaient faits parce que selon la position respective des deux escadres, les bateaux étant peu manœuvrant, on savait ce qu’il allait se passer. Et là, nous avons en quelque sorte déjà perdu le Trafalgar viral de la fin de l’année. Est-ce qu’on aurait pu gagner ? On aurait eu de meilleures chances, sans certitude quand même, avec une autre tactique. En effet, la seule question qui reste c’est : aura-t-on un pic autrichien ou un pic Royaume-Uni ?

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