CHRONIQUE du lundi 3 décembre 2018
sur RCF:@lien en attente
JC, bonsoir.
Bonsoir !
Merci d’être avec nous. Alors l’actualité, c’est bien sûr les suites de ce qui s’est passé ce week-end à Paris et dans toute la France avec les gilets jaunes. Sur le plan politique, quelle est votre analyse aujourd’hui ? Quelle est la marge de manœuvre du gouvernement et du Président Macron ? Le Premier ministre reçoit les responsables politiques, les a reçus tout au cours de cet après-midi.
Ce qui compte, c’est le Président. Et le Président s’est inconsidérément et dangereusement exposé. Il est donc maintenant en train de se replier, si j’ose dire, derrière le Premier ministre mais avec quelques difficultés. Il s’est exposé en faisant moult déclarations, y compris depuis l’Argentine, ce qui a exaspéré les Gilets Jaunes. Et il a fait un raisonnement initial qui paraissait logique, mais qui méconnaissait l’élément émotionnel. En effet, le Président Macron souffre d’une anosmie émotionnelle. Il est un très bon débatteur, logique, avec sang-froid, mais il ne perçoit pas la valeur émotionnelle d’un mot ou d’une situation chez son interlocuteur. Ce qui lui permet d’être un rationnel, j’allais dire, intégral. L’ennui, c’est que la société, les gens et la politique ne sont pas des choses intégralement rationnelles. Et l’émotion, l’exaspération de la population devant l’avalanche de taxes en tout genre, conduit à un raz de marée, duquel il aura du mal à se dégager.

