Écologie apocalyptique ou écologie scientifique ?

Écologie apocalyptique ou écologie scientifique ?

CHRONIQUE du vendredi 23 novembre 2018

Sur les ondes de RCF: https://rcf.fr/embed/1952198

Aujourd’hui, vous allez nous parler d’écologie, JC, des objectifs de l’écologie dans un premier temps. Quels sont-ils ?

Et bien, il faut distinguer les objectifs de l’écologie scientifique et ceux de l’écologie rituelle de l’Église Écologiste des Derniers Jours. Cette dernière est une secte apocalyptique qui consiste à promouvoir la foi et non pas des solutions scientifiques aux problèmes de l’humanité. Les deux principales causes de souci d’écologie pour notre planète, sont le réchauffement climatique et la contribution du CO² liée aux activités humaines. Donc ça, c’est le principal problème de très loin. Le second, c’est la destruction d’espaces naturels par nécessité de nourrir une population du globe qui se situe à 7 milliards, qui était en dessous de 4 quand je suis né et qui, bientôt, sera à 10, mais devrait à ce moment-là commencer à plafonner. Pour ce second objectif, il faut absolument améliorer nos rendements et pouvoir nourrir l’humanité avec le minimum de terres cultivées et non pas au contraire, prétendre qu’il faut tout faire à l’ancienne pour avoir 3 carottes près de chez soi.

JC, lorsqu’il y a des problèmes, certains philosophes diront « il y a des solutions ». Si on parle par exemple du réchauffement climatique, quelles sont les solutions envisageables, JC ?

Nous ne pouvons déjà que faire notre possible. Nous ne sommes pas absolument certains que le réchauffement serait exclusivement lié aux activités humaines. Mais il est certain que si l’on réduit la contribution humaine aux gaz à effet de serre, c’est-à-dire le CO² et le méthane, nous aurons fait de gros progrès. Là, il faut bien regarder que les mesures prises concernant les carburants sont aux antipodes de ce qui est souhaitable. Quelle est, à l’échelle mondiale, la principale source du CO² ? Pour 45 %, presque 50 %, c’est le charbon qui continue, à l’échelle de la planète, à être très largement utilisé. Mais dans des centrales qui sont complètement archaïques. Il est parfaitement possible de remplacer quelques milliers de centrales dans les pays émergents, par des centrales plus modernes qui économiseront immédiatement 50 % de CO² et si on continue les recherches, on pourra arriver à 80-90 % de diminution de la pollution par centrale, pour la même énergie électrique produite – ce qui sera à ce moment-là une contribution très significative à la réduction des gaz à effets de serre. Bien supérieure à l’ensemble de la production des véhicules individuels.

À noter que nous n’avons plus en France,  que 2 centrales à charbon et qu’on annonce vertueusement que l’on va les fermer.  Or, ces 2 malheureuses centrales sont les terrains d’expérimentation possibles de nouveaux procédés de réduction de l’émission de CO² à partir des centrales à charbon – ce que l’Allemagne fait avec ses centrales à charbon ou à lignite – et si nous voulons un jour vendre ces fameuses centrales améliorées par centaines dans les pays émergents, ce n’est pas de supprimer la possibilité d’avoir des démonstrateurs, chez nous, à l’échelle de 1 ou 2, qui permettra d’en vendre facilement. Je pense qu’à ce moment-là, elles auront toute chance d’être produite outre-Rhin.

JC, vous nous dites que les activités humaines sont un des facteurs du réchauffement climatique, mais il y a également d’autres facteurs. Quels peuvent-ils être, par exemple, sans forcément rentrer dans le détail ?

Alors, on n’entrera pas dans le détail, mais notre planète a quand même subi des changements climatiques importants, avant que l’activité humaine ne puisse être décelable. Il y a des éléments liés au soleil, des éléments cosmiques, etc. Il y a donc beaucoup d’autres choses possibles liées à la planète, avec des ondulations sur des périodes extrêmes, et nous ne sommes pas totalement certains de la cause de ce qui se passe. Ce que l’on sait, c’est que l’on y contribue défavorablement et que nous pouvons tout à fait améliorer les choses. Pour reprendre les questions des gaz à effets de serre, il faut de l’électricité sans CO2. Et pour au moins un demi-siècle, la principale source possible pour cela c’est l’électricité nucléaire. Nous aurons à traiter les déchets ensuite, mais il faut considérer quelle est la priorité.

ile submergée

Il faut bien voir que dès maintenant, compte tenu de l’inertie de l’eau et des océans, même si le réchauffement global s’arrêtait demain matin, on pourrait prédire d’ici la fin du siècle une montée des eaux d’une quinzaine de mètres, c’est-à-dire la disparition de tout un tas de littoraux, de côtes, de villes en bordure de mer, etc. C’est quelque chose de très impressionnant dont on n’a pas bien la compréhension parce que c’est mélangé à des choses fantasmatiques sur les particules, l’ozone, etc., qui ne représentent pas de réel danger. Car la pollution par exemple en particule fine, en suie, en dérivé d’hydrocarbure elle diminue ! Elle diminue considérablement, je crois qu’elle a diminué de 40 % depuis 20 ou 30 ans, et cela continue à un rythme lent, mais un rythme tout à fait satisfaisant. D’ailleurs, là où il faut continuer à utiliser des carburants qu’ils soient fossiles ou végétaux, c’est le diesel qui est la solution. C’est là où c’est absolument extraordinaire, de voir un anathème qui est mis sur le diesel. Le diesel est le carburant qui a la plus forte énergique massique, c’est-à-dire qu’avec 1 kilo de diesel, vous sortez plus de travail (environ 25 % de plus) qu’avec 1 kilo d’essence, sans parler du bois qui est une catastrophe.

Donc, au lieu de crier haro sur le baudet et de condamner le diesel, on doit réduire les situations où l’on a besoin d’hydrocarbures. Et quand on en a besoin, à ce moment-là c’est le diesel qui est préférable, qu’il soit fossile, ou qu’il soit végétal.

JC, vous nous parlez du carburant, bien évidemment. Il y a une semaine, vous avez fait votre chronique sur les gilets jaunes, ils vont de nouveau être rassemblés demain, samedi, JC, ces gilets jaunes, ce mouvement qui dure. Est-ce que vous vous y attendiez justement ?

Il était inévitable que quelque chose finisse par se passer. Et c’est d’ailleurs assez rassurant de voir que la raison est alliée, si j’ose dire, au peuple qui ne gobe pas tout cru, ou du moins beaucoup moins facilement que les bobos des centres villes, les thèmes millénaristes de l’église apocalyptique écologiste.

Merci JC d’avoir été avec nous ce vendredi dans le 18-19 en Champagne. On vous retrouve bien évidemment vendredi prochain. À très bientôt JC !

À très bientôt !

Articles  anciens sur le sujet dans ce blog:

https://jhmcohen.com/2014/03/15/ecologie-scientifique-et-ecologie-rituelle/

https://jhmcohen.com/2013/12/23/223/

https://jhmcohen.com/2018/11/21/gilets-jaunes-contre-talons-rouges/

Une réflexion sur “Écologie apocalyptique ou écologie scientifique ?

  1. Pingback: Zones à faibles émissions. Reims pire qu’ailleurs ! – Le blog de Jacques HM Cohen

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