Les ingérences étrangères dans l’élection présidentielle

Chronique du mercredi 19 avril 2017

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Chronique d’actualité avec Jacques Cohen, bonjour Jacques !

Bonjour.

On va s’intéresser aux ingérences étrangères dans les élections françaises. Parce que c’est vrai qu’on en parle. C’est un sujet qui est assez récurrent et on va faire un rappel historique, parce que finalement Jacques, vous allez nous dire que cela a toujours plus ou moins existé.

Cela a toujours existé, a pris de l’ampleur à certaines époques. Mais cela s’est modifié, vers sa modernisation. Les influences étrangères ont longtemps été simplement de l’argent, des mallettes, etc., etc. Cela a été des politiques d’Etat également. Par exemple, il y a un siècle, c’est l’ambassadeur de Russie qui a coordonné avec Poincaré la préparation belliciste et empêché toute solution pacifique pour conduire à la première Guerre mondiale. D’ailleurs, l’ambassadeur Izvolsky a dit lorsque la guerre a été déclarée : « C’est ma guerre ! », il avait réussi son coup. Dans les années 20, les rouges, les bolchéviques désormais au pouvoir, ont publié les archives de ce que son acolyte A. Raffalovitch avait distribué à tout le monde en France. Cela faisait 6 millions et demi de francs/or, ce qui fait approximativement dans les 25 millions d’euros, quelque chose de respectable.

Donc, c’est une très vieille tradition, une très vieille habitude, si j’ose dire, pour la Russie puis l’Union soviétique d’intervenir en France. Bon, du temps du PCF bien évidemment, c’était le muguet qui finançait le Parti, mais il y avait peut être quand même d’autres choses passant par la banque pour l’Europe du Nord et d’autres canaux.

Mais là, on a une nouveauté, la Russie de Poutine contribue significativement à taper sur E. Macron. Parce qu’actuellement il faut bien constater que c’est Macron la cible des campagnes de démolition. Qui viennent, certes probablement, pour une bonne part de chez Poutine, mais pour certaines d’entre elles, probablement de Steeve Bannon aux USA, parce que leur but est commun : il s’agit d’affaiblir et de faire casser l’Union européenne pour pouvoir négocier avec des partenaires faibles au lieu d’avoir un partenaire d’un poids respectable.

Pour ce qui est de l’influence de la Russie, Poutine avait utilisé une méthode centralisée pour aider Trump. Il ne s’agissait pas de tuer Hilary, les éléments les plus gênants pour Hilary n’ont jamais été sortis, mais il s’agissait de l’affaiblir, en se disant « si elle est élue cela sera déjà quelque chose de l’avoir affaiblie, on aura moins de difficulté pour négocier« . Et le matériel avait été fourni centralement à Trump. Et cela, c’était une grosse bêtise parce que la communauté du renseignement US , comme on dit pudiquement, a fini par mettre la main sur le canal utilisé. Et Trump est maintenant ficelé et la communauté du renseignement peut le dégommer s’il ne se tient pas sage dans les grandes occasions. Le reste du temps, il peut faire le clown, cela ne gêne personne, comme avec cette histoire de porte-avion envoyé en Corée et qui en fait a suivi un cap absolument inverse.

Mais, cette fois-ci, Poutine fait un peu comme Bannon, c’est-à-dire, il doit fournir du matériel à tout un tas de petits sites qui eux-mêmes ne sont pas directement liés aux candidats qu’il soutient. Simplement, les équipes de propagande de chaque candidat vont picorer et relayer ce qui est sorti par ces petits sites. Des petits sites qui sont d’une qualité exceptionnelle, de très très bonne qualité. Qui forcément ont de l’argent pour cela et pas seulement de l’activité militante. D’ailleurs certaines de ces officines sont des agences de communication. Il y a même l’agence « Influences » dont le nom est caractéristique, qui est une société commerciale, et qui donc est forcément payée pour faire de faux plateaux de BFM annonçant, là aussi, les pires horreurs sur Macron.

Ce n’est pas dans les comptes de campagne ni des uns ni des autres puisque ce n’est pas dans la campagne officielle, mais il y a bien des gens qui payent.

Il y a aussi des gens qui ont eu des contrats, c’est le cas de Fillon avec un cash de 50 000 € et un pourcentage sur le résultat comme entremetteur, entre un pays du golfe et Poutine. C’est d’ailleurs la définition du trafic d’influence, et il y a certainement beaucoup d’autres choses comme cela, de sources variées. Pas seulement russes ou américaines.

Et puis, il y a une nouveauté côté Russie qui est assez amusant, qui est un petit peu l’hommage du vice à la vertu, c’est qu’il y a 2 sites officiellement russes qui sont Spoutnik et Russia Today…

RT !

Qui sont donc des sites officiellement financés par la Fédération de Russie qui sont situés en France et qui sont destinés au public français. Donc c’est une propagande ouverte, et ils ne sont pas mal faits. Et, on s’aperçoit par l’étude des flux sur les réseaux sociaux, que ces 2 sites représentent 30 % de ce qui est repris comme propagande diffuse anti Macron. Ce qui veut dire que finalement, agir ouvertement est quasiment plus payant que d’agir…

Secrètement !

Secrètement. En revanche, S. Bannon et compagnie, eux probablement ne s’occupent que de faire des petits sites secrets.

La liaison entre ces sites et l’exploitation de ces sites est faite par les équipes militantes. Mais sans contacts compromettants. Chaque candidat à une brigade qui au départ essaye de lancer des discussions sur les réseaux sociaux pour convaincre les indécis. Mais cela se termine très rapidement en pugilat virtuel. Donc ce sont des brigades de dénigrement qui s’efforcent de paralyser la propagande de l’un et de l’autre. Ce qui fait que personne ne les regarde plus, et que la seule chose rentable est d’en faire des relais, justement des publications des différents sites, les grands et les petits. Et, il s’agit à ce moment-là d’accrocher les journalistes qui vont croire ou bien vouloir croire, cela dépend un petit peu de leurs dispositions et de la façon dont on a huilé les rouages, que cette information est vraie et la reprendre comme telle. On se retrouve à ce moment-là avec ces informations ou plutôt ces fakes, comme on dit de nos jours, ces mensonges…

Fake news !

oui. Repris dans la grande presse qui elle aussi, par l’intermédiaire des contrats de publireportages ou de pub, par l’intermédiaire des ménages, c’est-à-dire des petites activités que certains journalistes peuvent avoir en plus, est dans de bonnes dispositions pour faire ou ne pas faire telle ou telle chose, et pour démolir telle ou telle personne.

Alors, si l’on reprend de façon rationnelle on s’aperçoit que la cible principale est Macron, parce que c’est la cible à la fois des extrémistes US anti Europe et de Poutine comme le seul candidat qui défend une politique européenne de fermeté, de maintien et de renforcement même de l’Union européenne. Et de ce fait on peut voir à l’inverse et en creux, quels sont les gens qui veulent nous affaiblir.

Merci, Jacques, on se retrouve la semaine prochaine, on aura pas mal de choses à dire, je pense !

Je le pense !

Publication par la Russie soviétique des dépenses du régime tsariste, de propagande et corruption en France:

venal

Un exemple de pourrisseurs, non pas militants mais forcément stipendiés ( par qui ?), qui agissent par mensonges énormes selon les préceptes des deux Josephs: Goebbels et Staline :

http://www.ladn.eu/news-business/actualites-agences/les-influenceurs-la-nouvelle-agence-qui-agit-sur-lopinion/

INFLUENCER,
C’EST LA COMMUNICATION D’AUJOURD’HUI

Philippe Bonnel, Président de Repeat Groupe et Stéphane Attal, co-fondateur des Influenceurs, agence d’Influence sur l’Opinion de Repeat Groupe , sont heureux de présenter « Influencer, c’est la communication d’aujourd’hui », un livre signé Stéphane Attal.
Un livre qui, partant du constat que la communication a définitivement muté vers le partage plutôt que vers le message, aborde tous les aspects de l’opinion. Parce que l’opinion est un média et que nous sommes tous des media influençant nos propres communautés ; parce que l’immédiateté des réseaux sociaux permet de partager un point de vue, défendre une idée ou porter un combat ;… L’influence est une nouvelle forme de communication qui attire autant qu’elle effraie.
Un livre subjectif et audacieux, qui, comme l’agence dont il se fait l’écho, se veut en phase avec l’évolution de la société, des entreprises et des comportements. Un livre sujet à critiques et à discussion, mais surtout, comme l’espère l’auteur, à débat !

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