covid19: scenarios épidémiques et politiques vaccinales

JHM COHEN 27 8 21

Rien ne permet encore de trancher entre plusieurs scénarios très divergents d’évolution de la pandémie. Des choix de politique vaccinale ont pourtant été faits en se basant sur un seul d’entre eux. Alors que plusieurs politiques vaccinales sont possibles, mieux adaptées à tel ou tel scénario. Les antivax délirants obscurcissent le paysage de leurs imprécations, comme d’ailleurs quelques jansénistes parieurs pascaliens, adorateurs de l’ampoule forcément sainte, dont certains perpétuent les gènes de Fouquier-Tinville. Un débat argumenté entre virologues, immunologistes, épidémiologistes et historiens des maladies infectieuses est pourtant nécessaire, en posant en préalable que nous sommes tous partisans des vaccinations, et qu’un immunologiste qui ne le serait pas paraitrait aussi incongru qu’un boucher végétarien !

Voyons d’abord les devenirs possible de la pandémie. On peut envisager 5 scénarios, qui parfois peuvent se rejoindre.

A) l’immunité collective

Le virus creuse sa propre tombe en immunisant la population. On l’y aide en vaccinant.

B) Le virus endémique le modèle « minotaure grippal »

Après des adaptations mineures, le virus devient stable dans l’espèce humaine, et écrème pour longtemps les plus fragiles ou susceptibles lors de chaque bouffée épidémique, une ou deux fois par an. L’exemple historique et celui des grippes. 

 C ) le virus assagi 

Comme d’autres coronavirus avant lui, le virus devient stable dans notre espèce en devenant bénin, il ne mène que rarement en soins intensifs et sa mortalité devient négligeable. Pierre Sonigo pense que nous n’en sommes pas loin et que le variant delta est engagé dans cette voie. Comme tout théoricien, ici de l’adaptation des virus et de l’espèce, il gomme les détails comme il a fallu attendre Newton, Kepler et Laplace pour retoucher le modèle et que Copernic ait tout à fait raison ! 

D ) Le bouquet final du feu d’artifice

Le virus reste instable et des variants de plus en plus méchants se frayent un chemin. Mais leur avenir est limité car trop agressifs ils s’effondrent rapidement. Mais avec l’action positive d’écraser les autres variants. Ce que par parenthèse Delta ne fait pas assez. Il reste un millier de cas par jour d’autres variants en plein pic Delta. A la fin du bouquet final, le silence se fait car il n’y a plus de virus et la pandémie est terminée. Ce scénario, ou du moins son début, est pour moi le plus probable à court terme dans la succession des variants.

E ) La mort subite du virus

En voyant le virus balayer la planète de vagues successives, on en oublierait sa fragilité. Le virus ne peut survivre hors d’un hôte. Chaque fois qu’il contamine quelqu’un sa préoccupation majeure est qu’il lui faut trouver un nouvel hôte en moins de 2 semaines car il ne peut survivre SDF.  Une vague d’un autre virus, metapneumo, rhino etc peut lui barrer la route et l’anéantir aussi sûrement que des crocodiles lâchés en Sibérie, ne survivraient pas au premier hiver. Certes le virus peut se réfugier dans une autre espèce mais il y mutera et ses nouvelles propriétés lui permettront ou pas de nous revenir. C’est tout autant arrivé à des coronavirus dans notre espèce que d’autres se sont transformés en rhumes bénins.

Quelle politique vaccinale?

La thèse de l’immunité collective fut longtemps dominante, surtout chez les épidémiologistes et moins chez les viro immunologistes, connaissant les spécificités des virus respiratoires. La faible durée de l’immunité naturelle et plus encore de l’immunité vaccinale, rend illusoire son succès. La faible réponse au vaccin des plus fragiles qui en auraient le plus besoin, réduit encore les chances d’une éradication virale par l’immunisation générale de la population ( herd immunity ).  Du moins dans l’hypothèse initiale d’une dernière ligne droite vaccinale en fin 2021 début 2022. Son dernier avatar est de tenter d’éradiquer la circulation virale par une vaccination généralisée, y compris des classes d’âge sans bénéfice individuel. C’est une tactique employée contre la grippe au Canada par exemple ( dont d’ailleurs D Raoult était le défenseur en France quand notre politique était de tenter de vacciner les plus fragiles, cibles du virus ). Concernant le sars-cov2, le niveau d’effets secondaires des vaccins RNA seuls disponibles en France, précisément dans les classes d’âge sans bénéfice direct, conjugué à l’échappement de variants et à la nécessité de N injections qui risquent d’accroître la réactivité des vaccinés vont mettre un terme à cet espoir. Nous n’avons pas à mener un sprint final mais plutôt, plusieurs épreuves de contre la montre à l’émergence de chaque variant, avec des vaccins adaptés. Les vaccins classiques classiques sub-unitaires ou virus entiers y reprendront tout leur intérêt.

Dans le modèle du minotaure grippal, en l’état des vaccins disponibles, c’est la vaccination totale des sujets à risque, complétée de prophylaxie par Ac monoclonaux qui parait l’option réaliste.

C’et aussi la solution du modèle du virus assagi jusqu’à ce qu’il le soit assez pour tout arrêter comme chez les veaux avec la disparition de leur diarrhée épidémique ou profit d’un simple rhume.

L’hypothèse  de la mort subite du virus, est au delà de nos moyens d’action, hors cierges, encens, ou moulins à prière, puisque nous nous refusons aujourd’hui de lâcher un virus atténué ou simplement concurrent dans la nature. R Gallo qui a proposé dès le début de l’épidémie de revacciner la population en vaccin polio vivant, a soulevé un tollé général, alors qu’il aurait été sans doute suivi jusqu’à la fin des années  60.  

Faut il aussi  rappeler que la recherche médicamenteuse, de novo, ciblant spécifiquement une enzyme virale finira par déboucher. Et peut-être à l’improviste plus vite qu’on ne le pense !!! Ajoutant le sars-cov2 à la liste des triomphes médicamenteux après l’herpes, l’HCV et l’HIV. 

comprimés

Des médicaments antiviraux ne sont pas encore disponibles. On doit encore faire sans eux mais ils approchent.

2 réflexions sur “covid19: scenarios épidémiques et politiques vaccinales

  1. Pingback: Covid19: enfin des médicaments anti-viraux – Le blog de Jacques HM Cohen

  2. Pingback: Covid-19, l’illusion du dernier quart d’heure ! – Le blog de Jacques HM Cohen

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