JHM COHEN 31/03/2020

Un troisième papier  ( https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.23.20039446v2 ) démontre la large présence du virus dans l’environnement des malades. Après qu’on ait déjà appris que le virus peut survivre jusqu’à 9 jours sur certaines surfaces dans certaines conditions d’humidité. Et que l’air conditionné du Diamond Princess en quarantaine à Yokohama avait largement disséminé le virus à bord. Fort heureusement, la plupart du temps, il ne survit qu’une heure ou deux. Mais c’est déjà bien assez pour envisager une transmission indirecte.

Les termes en fait prêtent à confusion. « Airborne » contamination aérienne ne veut pas dire que le Covid19 concurrencerait la fièvre aphteuse qui peut parcourir 300km d’un coup  dans un nuage, la rougeole ou la variole capables de contaminer tout un immeuble par sa gaine d’aération.  La nouveauté soulignée est que le covid est capable de contaminations autres que face-à-face par les gouttelettes de Pflüge au nom évocateur. La contamination classique de virus respiratoires est assurée par les aérosols d’éternuement ou de simple respiration dont le rayon d’action varie de quelques centimètres à 3 ou 4 m selon les conditions d’hygromètrie et de vent à l’air libre. Des expectorations  plus massives, de gouttes  jusqu’aux crachats, n’étaient pas considérées jusqu’à présent comme d’un grand potentiel contaminant par contact avec les surfaces souillées. Leur remise en suspension dans la poussière non plus. La survie inattendue du Covid-19 quelques heures et non quelques minutes hors d’un individu, conjuguée à sa présence dans les selles, en font une maladie non seulement respiratoire classique, mais aussi une maladie des mains sales. Et des mains salies par leur environnement.

Les conséquences: un masque contre les aéosols mais aussi les mains sales!

Les épidémiologistes français, appuyés sur les études de dégradation de la filtration des particules fines par les masques en quelques heures avaient théorisé leur inutilité. Ignorant superbement les expériences japonaises et chinoise d’efficacité des masques contre les particules plus volumineuses mais aussi pour empêcher de porter ses mains au visage par réflexe en permanence. Et comme conditionnement à la distanciation sociale. L’Autriche exige déjà les masques pour les clients des super marchés…

Le masque pour tous !!

Le virage pour rejoindre ce qui se fait en Asie et va se généraliser sera difficile en France. A la fois parce que nos responsables de santé publique devront manger leur chapeau, et… parce que nous n’avons déjà pas assez de masques de qualité pour les soignants, sans parler d’en fournir à la population générale.

Tout laver. Tout le temps !!

La Chine a entrepris très tôt de spectaculaires traitements des espaces publics par des aérosols ( d’eau de javel diluée ). Des produits plus modernes et moins agressifs pour les revêtements muraux et les inox sont employés ailleurs. Mais le principe général est que les poignées de porte, les barres, les sols doivent être traités en permanence, les secteurs séparés par des pataugeoires désinfectantes. Les mains lavées sans cesse.

Outre les véritables canons chinois, des appareils de toutes tailles, nébulisateurs ou pulvérisateurs, ou machines à vapeur, sont employés partout dans le monde. ( Dans ce sujet en fin d’article) Nos hôpitaux s’en dispensent indûment ne connaissant que les lingettes désinfectantes.

Nettoyage en Israël

On peut donc prédire un taux de contaminations intra-hospitalières, chez ceux des patients qui ne sont pas encore enfuis à domicile ou ne le peuvent pas, comme chez les soignants, nettement supérieur à celui, déjà lourd, dans les autres pays.