Plan Buzyn: La santé tousse encore !

Chronique du 22 Novembre

Sur les ondes de RCF: https://rcf.fr/embed/2242229

On a l’habitude de retrouver JC pour la chronique d’actualité, bonjour Jacques.

Bonjour.

On va regarder ce qu’il s’est passé cette semaine, c’était mercredi, un nouveau plan urgence dans le domaine de la santé annoncé par le gouvernement. Pas mal de choses, notamment on retient parmi toutes ces annonces les 1,5 milliard d’euros sur 3 ans annoncés, l’ensemble de ce plan JC, qu’en pensez-vous ?

Et bien, malheureusement je crois que c’est trop peu et trop tard pour qu’il puisse non seulement désamorcer la crise, mais prendre le virage d’une remise en ordre du système. Parce que la présentation, j’allais dire chatoyante, 1,5 milliards, cela frappe plus l’imagination. Seulement, c’est sur 3 ans et surtout quand on regarde le coefficient directeur, ce que l’on appelle l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie) dans le jargon correspondant aux hôpitaux, les études qui sont toutes convergentes disent que l’augmentation naturelle par le glissement vieillissement/technicité, par les prévisions d’augmentation d’activité, la population, etc., l’évolution naturelle de l’ONDAM devrait être à 4.4 pour rester en l’état. C’est-à-dire sans augmenter réellement les investissements. Or, depuis des années on rédime les hôpitaux et il était prévu cette année 2.1 %, c’est-à-dire de terminer d’amener à l’os les hôpitaux dans un état lamentable et les mesures reviennent en fait à donner 0.2, c’est-à-dire arriver entre 2.3 et 2.4, vous voyez le gouffre qu’il y a entre 2.4 et 4.4.

Lire la suite

Réforme santé : le retour du localisme et du clientélisme

CHRONIQUE DU Vendredi 5 octobre 2018

Sur RCF: https://rcf.fr/embed/1914962

JC bonjour.

Bonjour !

Le sujet que vous avez choisi ce soir, c’est la réforme hospitalière. Vous en aviez déjà parlé il y a quelques semaines. Aujourd’hui, vous voudriez faire une sorte de piqûre de rappel.

Et bien, en quelque sorte une piqûre de rappel sur les dangers de l’abolition du Numerus Clausus, de la disparition de fait après celle du concours de l’internat de son successeur l’Examen Classant National final, de la disparition du concours de praticien hospitalier national… Tout ceci va conduire à un localisme, et disons-le, non seulement à une différenciation des facultés, mais à un retour en force du clientélisme et du népotisme. Vous savez que le népotisme cela veut dire de protéger la famille, les copains, les enfants des copains, etc., etc.. Donc, le redoutable népotisme du milieu médical, avec son endogamie, qui a conduit à un système clos, qui a été ébréché par la volonté du Général de Gaulle et du Professeur R Debré, du concours d’internat et de la création des CHU en 1958. Lire la suite

Suppression du Numerus Clausus en Médecine. Naïveté ou machiavélisme ?

Chronique du vendredi 7 septembre 2018

sur RCF: https://rcf.fr/embed/1896963

 

Jacques Cohen est avec nous aujourd’hui, Jacques Cohen bonjour !

Bonjour.

Alors, c’est vrai que dans l’actualité, on a parlé d’une question qui concerne, en cette période de rentrée, la médecine. Alors, ce n’est peut-être pas vrai pour l’année 2018, ce n’est peut-être qu’un projet, mais on a entendu parler de la fin du numerus clausus en médecine.

C’est une chose qui existe depuis des années, il faut rappeler aux auditeurs que le numerus clausus est un nombre d’étudiants. Ce nombre d’étudiants, il ne faut pas le dépasser à la fin de la 1re année, il y a énormément de candidats, 1 000, 1 200 parfois, beaucoup d’étudiants et que très peu d’élus, 200 élus. Donc ça se bouscule en médecine.

Et alors, j’ai entendu dire que tout ça pouvait exploser. De quoi s’agit-il exactement, déjà au niveau du projet ?

Numerus clausus effectivement est un terme pudique pour dire « concours », mais je ne vois d’ailleurs pas pourquoi on n’emploierait pas le terme correct de « concours ». Et bien, c’est un serpent de mer.

Mais les serpents de mer existent. Il y en a en Australie et ils sont même venimeux et toxiques. De temps en temps, on finit par en rencontrer un pour de vrai !

Lire la suite

Santé : la Cour des comptes vire au rouge

Chronique du 1 Décembre 2017

Sur RCF: https://rcf.fr/embed/1689909

JPB : Jacques Cohen, bonsoir. Merci d’être en direct avec nous Jacques Cohen. Alors, c’est vrai qu’actuellement on a appris, il y a quelques jours, un rapport de la Cour des comptes. La Cour des comptes et la santé. De quoi s’agit-il ?

Je veux donc expliquer l’étonnement dans l’opinion devant le rapport de la Cour des comptes sur la santé. Parce qu’à la Cour des comptes, ce sont des gens sérieux, austères, qui se moquent d’être aimés ou pas aimés, et qui ont comme principe non seulement la rigueur, mais l’efficacité économique. Et voilà la Cour des comptes qui propose la nationalisation de la sécurité sociale !

Lire la suite

« Bonne santé à tous », dit le Premier Ministre

Chronique du mercredi 7 juillet 2017

Sur RCF: @lien en attente

 

Bonjour à tous ! Dernier numéro de chronique d’actualité pour cette saison radiophonique. Avec nous, Jacques Cohen, bonjour Jacques !

Bonjour

AV : Nous allons nous intéresser aux annonces santé du 1er ministre Édouard Philippe, il a annoncé une série de mesures qu’il appelle « une stratégie nationale de santé », alors on va y revenir avec vous Jacques.

J’ai envie de commencer par le paquet de cigarettes qui passera à 10 €, nouvelle augmentation, mais est-ce qu’au bout d’un moment il n’y a pas des limites à augmenter comme ça le prix du paquet ?

D‘abord, l’objectif est tout à fait louable de vouloir réduire le tabagisme. Les interdictions pourrissant la vie des fumeurs, dans les entreprises et autres, ont fait faire des progrès significatifs. On pourrait les compléter en décomptant du temps de travail les pauses cigarette, et d’autre part, arriver à peut-être des choses encore plus coercitives dans des professions qui doivent donner l’exemple, en particulier dans les professions de santé, dont on voit malheureusement les étudiants devant les portes des établissements sortant toutes les 10 minutes pour fumer. C’est quelque chose qui est tout à fait nuisible à la santé publique, pour eux-mêmes, et pour les autres. Le paquet cher, puis très cher, puis de plus en plus cher, ce n’est qu’une solution partielle parce que, comme toute prohibition, il y a un seuil du bénéfice/risque, à partir duquel le trafic se développera parce que le jeu en vaudra la chandelle et que les gens seront prêts à acheter des paquets au noir. Donc de ce point de vue là, on peut continuer à augmenter régulièrement, mais pas très très loin, on arrive déjà à un certain plafond.

prix tabac

la fraction fumeuse de la population décroit avec le prix jusqu’à l’indice 120 environ. Mais la courbe est plate au delà.

Lire la suite